Industrie et économie / Volkswagen: Winterkorn annonce une réorganisation

Martin Winterkorn s'est adressé au personnel du groupe Volkswagen et il a annoncé son projet de restructurer le groupe, un changement qui, dit-il, va donner aux marques et aux directions régionales davantage de responsabilités afin de rendre l'entreprise plus sensible - donc plus performante - face aux changements industriels et aux désirs des clients.

Plus rapide

« Volkswagen doit devenir plus rapide, plus flexible et plus réactif » a déclaré en substance Martin devant un auditoire de 10.000 employés. Il a ajouté que « Volkswagen doit réévaluer son modèle de prise de décision pour assurer sa pérennité ». Par cette déclaration, des sources internes à l'entreprise indiquent que le projet de Winterkorn est de réorganiser la structure corporative en quatre sociétés distinctes. Volkswagen, Skoda et consorts seront dirigées par Herbert Diess (ex-BMW) tandis que Audi, Lamborghini et Ducati seront menées par Rupert Stadler. Porsche, Bentley et Bugatti seront regroupées sous la houlette de l'actuel patron de Porsche, Matthias Mueller et, enfin, le département des véhicules utilitaires (Volkswagen, Scania et MAN) sera dirigé par Andreas Renschler, ancien patron des camions de chez Daimler.

Un contexte difficile

Cette annonce n'est évidemment pas innocente car le groupe Volkswagen fait face à un contexte difficile actuellement : les ventes du groupe du constructeur automobile ont chuté à nouveau courant mai et à une vitesse encore plus rapide qu'en avril dernier. Certains marchés spécifiques restent en outre très difficiles comme l'Amérique du sud, la Russie, la Chine et, surtout, les États-Unis où Volkswagen ne perce toujours pas. Sans doute la perspective de davantage d'indépendance des branches du grand arbre Volkswagen devrait permettre de progresser ça et là.

Pas avant la rentrée

Selon Automotive News Europe, Volkswagen envisage de finaliser la structure de cette réorganisation pour la fin de l'été avec l'objectif d'obtenir l'approbation du conseil de surveillance. Un conseil de surveillance qui, rappelons-le, ne compte plus Ferdinand Piëch, le patriarche du groupe, qui aurait certainement été contre ce genre de décentralisation du pouvoir.