La mobilité douce et la voiture électrique ne séduisent guère une grande partie des Belges et l'échéance européenne de 2035 semble utopique. Selon un sondage d’Europ Assistance Belgique, l’objectif du « tout électrique » en 2035 n’est pas du tout réaliste pour 36 % des Belges. L’assureur a interrogé 1020 personnes de 18 à 80 ans entre fin novembre et fin décembre 2022 en respectant les critères sociodémographiques et linguistiques pour établir une photographie réaliste des sentiments vis-à-vis de la mobilité actuelle et future. C’est son deuxième baromètre sur cette question. La confiance envers le monde politique pour améliorer la mobilité est clairement de la méfiance.
74 % perplexe face aux solutions imposées
Les initiatives et décisions politiques en matière de mobilité ne convainquent pas une grande majorité des Belges. 74 % d’entre eux estiment même que toutes les mesures prises et la promotion de la mobilité douce compliquent leur mobilité individuelle. 30 % jugent même les contraintes actuelles excessives. Un sentiment plus fort encore chez les plus de 55 ans. Ainsi, 43 % des 34-54 ans se disent « enthousiastes » face aux décisions politiques en matière de mobilité, contre 39 % pour le reste du panel. Globalement, 71 % des Belges sont conscients qu’il faut une mobilité plus durable. Toutefois, les sondés avouent que la prolifération des véhicules de mobilité douce en ville génère une plus grande nervosité auprès de certains usagers et semble être à l’origine de plus d’accidents.
Voiture thermique : mon amour
65 % des ménages belges utilisent une voiture ou une moto à moteur thermique au quotidien. Néanmoins, de plus en plus de citoyens ont pris conscience de l’importance du défi environnemental. Ainsi, la pratique de la marche et celle du vélo sont en croissance depuis la crise du Covid. 36 % utilisent davantage un vélo (électrique), 26 % ont augmenté leurs trajets à pied et 34 % ont cédé aux sirènes de la trottinette ou du step électriques. C’est surtout dans le cadre personnel que ces nouvelles habitudes de mobilité douce sont utilisées : 58 % pour les loisirs, 54 % pour les déplacements privés (courses, démarches administratives) et 36 % pour se rendre au travail. Par ailleurs, il n’y a que 14 % des personnes prêtes à se passer de voiture (thermique ou électrique) pour les déplacements quotidiens.
Trop chère la voiture électrique
Il n’y a 41 % des Belges prêts à passer à la voiture électrique pour leur prochain véhicule. Alors qu’il y a des échéances avec les LEZ ! Les freins au passage à la BEV sont :
- Le prix d'achat 73 %
- La crise énergétique 62 %
- Le manque de stations de recharge 48 %
- La difficulté de recharger à domicile 43 %
- Le manque d’autonomie 42 %
- La diminution du pouvoir d’achat 37 %
- La pénurie de matières premières 36 %
Que faire ?
62% des Belges estiment que les pouvoirs publics ne font pas suffisamment d’efforts pour financer la transition vers la mobilité douce. Les solutions envisagées pour faciliter la transition énergétique sont :
- Une aide financière à l’achat d’une voiture électrique 31 %
- Une réduction fiscale 17 %
- Baisse des taxes de circulation 12 %
Dans le même temps, 57 % des sondés se disent conscients de leurs carences écologiques dans leurs habitudes et estiment qu’ils pourraient faire mieux. Il faut noter que les personnes habitant en milieu rural sont plus réticentes à changer leurs habitudes. C’est logique, car les contraintes sont plus importantes que pour les citadins ayant moins de kilomètres pour se rendre vers les lieux de loisirs, de services et professionnels et avec une multitude de solutions pas encore installées en zones rurales et même parfois en banlieue.
Conclusion
Ce baromètre montre que les calendriers politiques risquent d’être confrontés à une partie importante de la population refusant de changer d’habitude, par conviction, mais surtout par manque de moyens ou de solutions adaptées à leurs besoins. La voiture électrique ne s’impose pas aussi facilement qu’estimé par les décisionnaires publics et privés. Alors même que la Belgique a déjà développé la mobilité électrique – surtout au Nord – et se montre de plus en plus restrictive avec les véhicules thermiques. À l’approche des différentes dates butoirs, il semble évident que les agendas imposés seront ou bousculés ou sources de grogne importante…
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!