Le fisc, les zones basses émissions et les règles européennes nous poussent vers la voiture électrique à différentes échéances. Pour réussir ce défi, il faut bien sûr permettre à chacun de recharger sa voiture à domicile ou à proximité de celui-ci. La Flandre et la Région bruxelloise ont déjà imaginé des plans pour aider les utilisateurs de VE. La Wallonie a aussi sa stratégie. Elle passe par l’installation d’ici fin juin 2026 de 6000 points de recharge répartis de manière uniforme sur le territoire de la région, dont 4000 sur le domaine public avec l’aide des communes. Selon leurs savants calculs, ces « points » de recharge sur 2324 sites accessibles au public en Région wallonne doivent assurer l’alimentation régulière en électricité de… 77.000 véhicules. La bonne blague !
Bourgmestres pas d’accord
Ce plan est déjà en proie à la réticence de nombreux bourgmestres. Ces points poseraient, à leurs yeux, des soucis d’urbanisme et de mobilité pour le stationnement. De plus, les communes se sentent délaissées par les instances régionales pour légiférer sur la recharge via un câble partant d’un domicile unifamilial en front de trottoir, voire même parfois d’une borne publique. Ces câbles posent des difficultés aux personnes à mobilité réduite, et plus généralement de sécurité tout court pour les piétons et usagers faibles. Faut-il les interdire et ainsi empêcher les personnes ayant une voiture électrique – parfois imposée par la société – de charger à domicile ? Avec, en plus, un risque de privatisation de l’espace public, chacun voulant être sûr de pouvoir se stationner devant « sa » borne…
Mais oui, bien sûr
Pour optimiser le point de charge, il faut une rotation constante entre les véhicules. Êtes-vous prêt à laisser votre voiture en voirie pour la nuit sans recharge avec moins de 50 km d’autonomie (et donc passer 30 à 45 minutes près d’une borne rapide le soir avant de rentrer ou le matin avant de partir ?) ou à vous lever au milieu de la nuit pour permettre à votre voisin de charger à son tour ou à vous organiser entre voisins pour déterminer des horaires précis de recharge (à condition qu’un visiteur de passage ne vienne pas squatter la borne ou qu’elle ne soit pas hors service) ? Il y aura ceux qui pourront charger au travail, mais là aussi, il faut pouvoir une place et une borne pour chaque collaborateur motorisé.
Les chiffres du parc automobile wallon
En 2022, il y avait 1.839.513 voitures particulières immatriculées en Wallonie. Ce qui représente 75,3 % du parc moteurs selon les statistiques de l’Iweps (2.444.097 véhicules toutes catégories confondues). Immatriculés ne veut pas dire en circulation, puisqu’il faut ajouter les voitures « salaires » au nom d’entreprises ou de sociétés de leasing domiciliées en Flandre et en Région bruxelloise et utilisées par des Wallons. À l’heure actuelle, il y a 10.723 voitures particulières électriques immatriculées en Wallonie (0,4 % du parc) sur les 71.651 de l’ensemble de la Belgique.
600.000
Compte tenu de l’évolution actuelle du marché, si la courbe suit la même tendance, 1 à 2 millions de véhicules électriques devraient circuler en Belgique en 2030. On peut estimer que le parc wallon sera d’environ 300.000 à 600.000 VE. Il va falloir donner un fameux coup d’accélérateur à l’installation des bornes, y compris avec l’aide du secteur privé, pour permettre à tous ces véhicules de « faire le plein », surtout en zones urbaines. Et même si en 2026, on ne sera pas peut-être pas encore à plus de 200.000 voitures particulières électriques en Wallonie : un bonus 6000 bornes sur le réseau hétéroclite existant, cela semble peu.
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