Mobilité / Allemagne : la fin de la vitesse illimitée sur autoroute ?

Update : le gouvernement a rejeté cette proposition. La limitation de vitesse généralisée n’est donc pas (encore) d’application en Allemagne.

L’Allemagne est connue pour un tas de choses et notamment pour ses zones (de plus en plus restreintes il est vrai) de vitesse illimitée sur les autoroutes. Or, cette dernière spécificité pourrait peut-être disparaître dans les années à venir. La cause ? Les travaux de la commission « Nationalen Plattform Zukunft der Mobilität » mandatée par le Ministère allemand des Transports avance la mise en place d’une limitation à 130 km/h partout sur le réseau routier. L’objectif ? Lutter contre le réchauffement climatique.

50%

Aujourd’hui, 50% des autoroutes allemandes sont illimitées et 50% sont limitées à environ 130 km/h sachant qu’il existe de surcroît de nombreuses zones variables. Il s’agit pour le Ministère des Transports de contenir le réchauffement climatique, mais sans doute aussi de réduire la mortalité qui reste très élevée sur les autoroutes. En effet, ces portions routières illimitées comptent pour deux tiers des accidents et environ trois quarts des décès. En outre, nombreux sont les touristes qui viennent aussi en Allemagne pour profiter de ces portions illimitées. Ce qui accroît aussi les risques.

Carburants plus chers

Dans le même temps, cette commission « Nationalen Plattform Zukunft der Mobilität » préconise d’augmenter les taxes sur les carburants et de rattraper la différence actuelle de 22 c/litre qui existe entre le Diesel et l’essence, le tout pour 2030 – le Diesel est toujours moins cher en Allemagne. La commission prévoit en outre une augmentation des taxes sur le litre de carburant. Elle pourrait atteindre 52 c/litre et servir à financer les primes à l’achat pour les véhicules électriques – de l’ordre de 8000 €. Et ce n’est pas tout : la commission propose aussi le développement de petites lignes ferrovières afin de réduire le kilométrage annuel moyen donc à nouveau les émissions. Le plus symptomatique est que cette commission n’est pas constituée de membres hostiles à l’automobile : des constructeurs et de syndicats de l’automobile y siègent aussi, ce qui prouve que la prise de conscience est bien réelle à tous les étages. Voilà sans doute des propositions que la commission du budget, de l'énergie et du climat wallonne pourrait intégrer dans ses travaux de réflexion.