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Mobilité / Autolib en échec à Paris

Rédigé par Olivier Duquesne le 20-06-2018

L’autopartage électrique Autolib à Paris va être arrêté 5 ans avant son terme. La Ville de Paris va rompre le contrat qui la lie à Bolloré. Les coûts et la baisse de qualité du service en sont la cause.

Mise à jour : la fin du service Autolib est planifiée pour ce 31 juillet.

Controversé dès le début par le choix du véhicule (la Bluecar), le projet Autolib n’aura duré que 7 ans sur les 12 prévus. En effet, les petites voitures électriques grisâtres vont disparaître du paysage parisien dès cet été. La Mairie de Paris cherche déjà une alternative. Mais elle essaie surtout d’échapper à l’apurement de la dette colossale de ce service public. Le déficit afficherait 233 millions d’euros avec des pertes de 50 millions € rien qu’en 2018 ! Pour ne pas payer l’ardoise, elle doit rompre le contrat avec Bolloré. Lequel demandera évidemment des indemnités en compensation, néanmoins inférieures à la dette. La Ville sera aussi tenue de rembourser les abonnements en cours. 

Les raisons d’un échec

L’échec cuisant d’Autolib n’est pas uniquement lié au choix de la voiture, peu engageante et qui a connu des problèmes de fiabilité. Il y a aussi un élément qui n’a pas été suffisamment pris en compte : le vandalisme, les incivilités et le manque de soin. Les Bluecar devenaient vite sales ou abîmées tant par le peu de considération de certains abonnés pour le véhicule que par des actes de malveillance. Ce manque de soin a poussé de nombreuses personnes à résilier leur abonnement ou à réduire leur usage du service. Pourtant, au début, les abonnements progressaient rapidement jusqu’à atteindre les 150.000 personnes inscrites. Mais le nombre de trajet a diminué pour se limiter à 11.000 par jour en 2018. Une rotation insuffisante pour les plus de 4000 Bluecar réparties sur 1100 stations. 

Objectif raté 

En plus, l’objectif d’offrir une solution « verte » de déplacement individuel a fait chou blanc. Les bornes utilisaient l’électricité du réseau domestique, générée à 75 % par le nucléaire. Ce qui faisait bondir les associations écologiques. En outre, la Mairie souhaitait qu’Autolib diminue la pression automobile en offrant une alternative à la voiture particulière. Dans les faits, elle a surtout été une alternative aux transports en commun. Et puis, les VTC comme Uber sont devenus de concurrents sérieux pour le service d’autopartage. Cependant, la Mairie n’abandonne pas l’idée et cherche des nouvelles solutions, notamment de free-floating avec des véhicules en libre-service que l’on n’est pas obligé de prendre et de laisser à des stations réservées.

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