Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Frédéric Kevers se réjouit de la reprise des championnats majeurs de sport automobile.
Il en va ainsi depuis la fin de l’hiver 1994, l’intersaison prend fin et le sport automobile sur circuit reprend ses droits. Telle la sève printanière remontant à la cime des arbres, ma passion du sport automobile s’en vient titiller mon système limbique. Le cœur palpite, les souvenirs fusent et l’excitation s’enhardit. Endormi par les frimas de l’hiver et le silence des voitures électriques que j’essaie régulièrement, mon cerveau n’en pouvait plus de cette lassitude sourde et lancinante. Il est temps de donner un coup de fouet à ces nobles montures que seuls peuvent dompter les plus téméraires cavaliers… et cavalières. Quelques frémissements m’avaient déjà parcouru l’échine à la mi-janvier, au son des V8, Flat 6 et autres 6 en ligne arpentant l’anneau floridien de Daytona et son infield. S’en étaient suivies les 12 heures de Bathurst en Australie et ce théâtre merveilleux du Mont Panorama au lever du jour, noyé dans les vrombissements de dizaines de GT rutilantes. Si j’accepte volontiers de me déplacer en « aspirateur » à roulettes au quotidien – les embouteillages sont ennuyeux, autant les rendre confortables et silencieux – je me refuse à renoncer à ces sacrées symphonies mécaniques.
Mais cette année, plus encore que le retour des octaves tant aimées, c’est l’attrait de la nouveauté qui me met en appétit. Après l’endurance d’outre-mer en apéritif, les nouvelles F1 cru 2023 s’annonçaient comme une délicieuse entrée en matière. La cuvée 2022 s’étant révélée aussi prometteuse qu’inédite, j’avais hâte de me délecter de ces monoplaces évoluées et plus matures, aux concepts aérodynamiques enfin développés. Je n’ai pas été déçu ! Reste le plat principal à déguster, en espérant qu’il nous offrira cette fois une longueur en bouche digne de ce nom qui nous tiendra en haleine jusqu’au terme de la saison.
Alors, seuls la mélodie des moteurs chauffés à blanc, le spectacle des freins montés au rouge et le ballet des mécanos vêtus de leur bleu… de travail auront droit de cité
Cependant, 2023 verra la Formule 1 partager le haut de l’affiche avec une autre discipline, enfin ! Car cette année marque l’arrivée de Cadillac, Ferrari et Porsche pour venir troubler – en compagnie de Peugeot – la balade trop tranquille des Toyota en Endurance. Les 24 Heures de Daytona se sont avérées prometteuses, reste à espérer que les régulateurs de l’ACO et de la FIA sauront maîtriser leurs gammes aussi bien que leurs homologues américains pour nous offrir un concerto virevoltant en sept actes allant crescendo. Certes le climax est attendu en juin prochain du côté de la Sarthe pour célébrer un centenaire ô combien prestigieux. Mais espérons que les chefs d’orchestre n’y accorderont aucun passe-droit et que chacun y sera logé à la même enseigne. Alors, seuls la mélodie des moteurs chauffés à blanc, le spectacle des freins montés au rouge et le ballet des mécanos vêtus de leur bleu… de travail auront droit de cité pour une représentation historique rythmée par la passion, l’exception mécanique et la perfection technique. Et si, pour son centenaire, le double tour d’horloge sarthois voyait ceindre les lauriers, un trio féminin propulsé en (flat)6 majeur, nous aurions alors droit à une entrée triomphante dans un second siècle aux perspectives plus ouvertes que jamais… Ladies and Gentlemen, start your engines !
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