Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Cédric Drèse nous évoque la mutation de l'automobile.
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Nous vivons une époque formidable, un moment de mutation extraordinaire pour l’automobile. Qu’on le veuille ou non, les électrons prennent peu à peu le pas sur les pistons et les pots d’échappement disparaissent au profit des câbles de rechargement. D’un point de vue purement technologique – je ne parle donc pas ici du choix de l’énergie électrique en tant que tel, de nos méthodes de production ou même de la distribution – la transformation est réellement dingue. Tout est permis pour qui sait jongler avec les batteries et les courants. Et les acteurs historiques, empêtrés dans leurs contraintes industrielles énormes sont forcés de se remettre chaque jour en question, challengés en permanence par des rookies qui n’ont d’autres ambitions que de révolutionner le marché. No rules, comme au Far-West !
Lightyear
Prenons le cas de Lightyear, une startup néerlandaise. Inconnue du secteur il y a encore quelques mois, la voici qui lance aujourd’hui la production d’un modèle baptisé « zéro » : une berline profilée comme une aile d’avion, construite sur un châssis en carbone et recouverte de 5 m2 de panneaux solaires. Une démonstration de technologie et d’optimalisation de rendement énergétique appliquée à l’automobile, accessible pour le quidam. Le quidam… nanti, entendons-nous bien. Parce qu’à 250.000 € l’exemplaire, on est loin de la voiture du peuple ! Mais on n’est plus dans la science-fiction. La Lightyear 0 roule et elle est en mesure d’embarquer 5 personnes tout en limitant son emprunte carbone.
NAMX, Nio et les autres
Ces modèles révolutionnaires foisonnent. Les constructeurs partent dans tous les sens et le paysage automobile n’a jamais été aussi diversifié qu’aujourd’hui. Qu’on parle du NamX HUV qui alimente sa pile à combustible avec des cartouches d’hydrogène, des modèles Nio équipés de batteries interchangeables (dans des stations adaptées) ou simplement de la Microlino, micro citadine électrique, réinterprétation moderne de l’Isetta des années 50, il ne se passe pas une semaine sans qu’une entreprise, souvent sortie de nulle part, ne nous surprenne avec un concept innovant. Mais qu’en est-il dans la vraie vie, celle du quidam issu de la classe moyenne à la recherche d’un vrai moyen de transport pour tous les jours ?
Formidable... vraiment?
Comme nous, il s’extasie sans doute et se dit que l’homme est décidemment bien ingénieux. Mais cela ne l’empêche pas d’être bien embêté à l’heure de remplacer sa familiale Diesel (ou essence) de 10 ans, celle qui ne lui a jamais fait faux bond mais avec laquelle on lui interdit désormais d’accéder à la capitale. Celle aussi que tous les bobos écolos du quartier pointent du doigt lorsqu’elle fume (juste un peu) au démarrage. La Lightyear 0 ? Clairement hors-budget pour lui. Et de toute manière, avec le soleil qu’on a en Belgique… une voiture à panneaux solaires… vous y croyez ? Les NamX ou Nio ? Il n’en a jamais vu en vrai et ce n’est pas demain qu’il ira les voir – encore moins les essayer - chez le garagiste du coin. La Microlino ? Mignonne, mais pas adaptée pour emmener la famille en course ou en balade, ou alors chacun à tour de rôle. Alors il continue de rêver devant ces nouvelles autos « deux » voire « trois point zéro ». Mais il garde la sienne, c’est plus sûre. Pour au moins quelques années encore. Une époque formidable disions-nous en introduction… Oui, pour celui qui ne doit pas réellement acheter ou changer de voiture. Car pour les autres, c’est beaucoup moins amusant.
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