Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Klaas Janssens, rédacteur du Moniteur Automobile, se demande à quel point rouler en chinoise est moral ou pas.
>> Lisez aussi - Tous les sujets des Rédacteurs sans filtre
Je les ai en quelque sorte évitées, ces voitures électriques. Découragé par l'autonomie limitée et la recherche frustrante d'une station de recharge, où vous êtes ensuite également assuré de perdre beaucoup de temps. Cela allait à l'encontre de la liberté et de la joie qu'une voiture m'avait toujours procurées. Un week-end à Berlin ? Entrez et sortez !
C'est devenu un problème.
En attendant, je préfère de plus en plus conduire une voiture électrique. L'autonomie et la recharge constituent certes toujours une épine dans le pied, mais entre-temps, je vois aussi les avantages d'un transport sans émissions. Bien sûr, le fait que l'Europe ne nous laissera bientôt plus d'autres options contribue également au déclic mental.
L'autonomie et la recharge constituent certes toujours une épine dans le pied
Dommage que ces véhicules électriques soient si chers, après tout, pour Monsieur ou Madame Tout-le-monde qui doit mettre ses propres sous dans une nouvelle voiture. Et qui n'a pas de panneaux solaires subventionnés sur son toit pour charger sa voiture électrique subventionnée.
China en Rusland?
C'était un thème du Salon de l'automobile de Bruxelles, l'accessibilité financière d'une voiture particulière. Tout comme la montée en puissance des constructeurs chinois, qui tentent de plier le marché européen à leur volonté avec des modèles principalement électriques. Combinez-les ensemble et nous pourrions bien avoir la solution. Car plus l'offre est grande, plus la concurrence est forte.
Et plus la concurrence est forte, plus les prix sont bas.
Je constate une certaine réticence à l'égard de ces constructeurs chinois parmi mes amis et mes connaissances. Et il ne s'agit pas de sécurité ou de fiabilité, comme c'était le cas avec les marques japonaises et plus tard coréennes. Mais il est surtout question du régime de la République populaire. Ou de leur position dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine. À propos de ces ballons espions que les États-Unis ont dû tirer du ciel. Le succès de la Chine n'est tout simplement pas fondé sur les principes moraux auxquels nous adhérons dans le monde occidental.
Mais sont-ils vraiment un obstacle à l'achat d'une voiture chinoise ? S'ils sont aussi chers qu'une alternative européenne, ils sont tout aussi bons. Mais que se passe-t-il s'ils deviennent moins chers ou meilleurs ? Ou les deux en même temps ? En fin de compte, nous suivons non pas notre boussole morale mais notre boussole financière. J'émets également des réserves majeures quant au rôle de la Chine sur la grande scène mondiale, mais vérifiez donc cela avec un smartphone chinois. C'est comme ça que ça marche.
Hallo l'Europe ?
C'est pourquoi nous élisons des politiciens. Concilier les intérêts économiques, tant micro que macro, avec les intérêts sociaux, environnementaux et moraux. Devrions-nous interdire les constructeurs automobiles chinois ? Non. Si cette pression sur les fabricants européens garantit aux consommateurs des produits meilleurs et moins chers, nous devons laisser les règles de la concurrence jouer à plein.
Mais vous devez vous assurer, en tant qu'Europe, que l'Europe en bénéficie également. Donc non seulement économiquement, mais aussi socialement, écologiquement et moralement. Nous pourrions alors penser de manière un peu plus protectionniste et surveiller nos frontières en "bon père de famille", afin de ne pas devenir trop dépendants de nations douteuses. Pensez à la Russie et à son gaz. Voyez la situation dans son ensemble et pensez à plus long terme, pas jusqu'aux prochaines élections.
Des voitures chinoises ? Pas de problème. Laissez-les venir. Mais assurez-vous qu'elles sont fabriquées en Europe. Par exemple, par des taxes spéciales à l'importation. Examinez l'impact écologique des transports et fixez un prix plus élevé pour cela. Il faut aussi promouvoir les accords de coopération avec les acteurs européens, par exemple pour le développement et la production de batteries.
Je ne sais pas non plus comment ni quoi, mais suivez le raisonnement des États-Unis selon lequel nous devons toujours être sur nos gardes. Juste au cas où. Car l'Europe a beau être le Vieux Continent, aucun plan de retraite n'est prêt.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!