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Opinions / Rédacteur sans filtres - Oui, je suis un vieux c… Et alors ?

Rédigé par Xavier Daffe le 14-06-2022

Dans un monde tourné vers la mobilité électrique, silencieuse et automatisée, oser clamer son amour pour l'automobile et sa flamme pour le plaisir de conduire relève de l'acte partisan, presque évangélique. Gardons la foi en notre passion !

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Xavier Daffe - rédacteur en chef du Moniteur Automobile - nous offre une ode au plaisir de conduire... et ça fait du bien !

Non, je ne suis pas un nostalgique intégriste. Non, tout n’était pas forcément mieux avant. Oui, le progrès a parfois du bon. Et non, je ne rejette pas d’un bloc tout ce que nous apporte la modernité. Encore qu’il faille définir ce qu’on met derrière ce terme. Mais oui, oui et oui, j’aime conduire et je n’en suis pas honteux. Même si ça devient de plus en plus difficile.

Oui, j’aime conduire, et alors ? J’aime cette sensation de corrélation entre l’Homme et la machine, ce prolongement naturel, cette activité qui consiste à mobiliser tous ses sens, à coordonner ses mouvements des yeux, des bras, des jambes pour opérer une sorte de ballet bien huilé qui aboutit à la satisfaction née d’une chorégraphie apparaissant comme facile. Mais comme dans tout art, l’impression de facilité cache une maîtrise totale des gestes techniques, des compétences patiemment acquises, de l’apprentissage continu. Quand on voit un pilote de WRC au volant, on se dit que ça a l’air facile, quasi comme des réflexes innés. Et pourtant, que de travail derrière, que d’années de patience pour arriver à cette maestria. Je ne suis pas en train de dire que j’arrive à ce niveau d’extraterrestre évidemment. Ce serait aussi présomptueux que de se mettre en tête d’apprendre à Valentino Rossi à piloter une moto.

Oui, j’ai éprouvé de la satisfaction à doser un freinage au mieux, à inscrire la voiture d’un coup de volant assuré, à ressentir ses suspensions qui travaillent sans rechigner, à réaccélérer progressivement mais le plus tôt possible pour exploiter les capacités de base d’un engin plaisir...

À une plus petite échelle, j’ai néanmoins récemment pris beaucoup de plaisir égoïste à tenter de piloter au mieux de mes maigres capacités une Toyota GR86 sur le circuit de Monteblanco en Andalousie. Une voiture simple : moteur avant, propulsion, 3 pédales, une commande de boîte et un volant. What else ? Oui, j’ai éprouvé de la satisfaction à doser un freinage au mieux, à inscrire la voiture d’un coup de volant assuré, à ressentir ses suspensions qui travaillent sans rechigner, à réaccélérer progressivement mais le plus tôt possible pour exploiter les capacités de base d’un engin plaisir qui tient de plus en plus de l’incongruité dans un contexte qui met trop souvent en avant les qualités supposées d’une autonomie de conduite, dont je n’ai personnellement rien à faire. Si je veux me faire conduire, je prends un transport en commun. Je n’ai que faire aussi d’une super connectivité « Apple ceci » ou « Android cela ». Ou d’un temps de recharge de 3,5 heures plutôt que 4 chez le concurrent. On veut nous faire considérer nos autos comme le prolongement de notre bureau ou de notre domicile. La belle affaire ! Ne passe-t-on pas déjà assez de temps au bureau pour encore y retourner quand on ouvre la porte de notre voiture ? Alors, certes, c’est vrai, les conditions de circulation actuelles, la surveillance à outrance du réseau, sa dégradation continue et… le politiquement correct n’incitent plus vraiment à envisager la conduite, même calme et posée, comme une activité réjouissante.

C’est pourquoi je crains qu’à terme, ses adeptes soient regroupés dans des zoos, des réserves, des parcs d’attractions comme des curiosités d’un autre âge que viendraient visiter des spectateurs biberonnés à la 5G, pétris de temps d’écran et lobotomisés par une pensée unique, incapables de réflexion ou d’esprit critique du fait d’algorithmes qui les mettent en présence d’infos identiques qui tournent en boucle parce qu’elles sont censées représenter « leurs centres d’intérêt ». Mais si pour échapper à ce méta-univers qu’on nous annonce comme idyllique mais dont j’ai du mal à voir les aspects réjouissants pour l’être humain capable de raisonnement, il faut passer pour un vieux c…, alors, je passe volontiers pour un vieux c... Tant pis. Et j’assume : oui, j’aime conduire. Et alors ?

 

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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