Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Cédric Derèse - rédacteur au Moniteur Automobile – regrette de ne plus être surpris par le style des nouvelles voitures.
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Je n’aime pas faire ce genre de constat et il n’est pas dans ma nature d’être défaitiste, mais je dois me l’avouer, à vous aussi par la même occasion : le style des nouvelles voitures ne me surprend plus. Je m’explique. Lorsque j’étais gamin - au siècle dernier donc - il ne se passait pas un salon de l’auto sans que je ne revienne ébahi, sidéré même parfois par la ligne d’un modèle ou d’un concept, sorti du crayon d’un designer qui n’avait sans doute pas encore beaucoup de contrainte à gérer, libre en somme. Aujourd’hui, cette liberté d’action est passée aux mains des financiers et c’est la technique qui dicte les plannings de lancement.
Effet clone
Prenons un cas concret : la Peugeot 408. Belle voiture au demeurant. Joliment dessinée – merci Mr Gilles Vidal – superbement présentée à la presse, dans une teinte bleutée originale montée sur de belles jantes qui font mouche. Un lancement adroit, efficace, pour une auto qu’on n’attendait pas vraiment dans la gamme. Tout pour créer l’effet de surprise. Et pourtant… Combien sommes-nous à avoir instantanément pensé à la Citroën C5 X en découvrant ses premières photos ? Déformation professionnelle ? Je ne pense pas… Un ami hors du milieu me faisait justement la remarque. « Pourquoi quand Citroën lance une auto qui sort un peu de l’ordinaire, Peugeot fait la même chose quelques mois plus tard » ?
Dans la masse
Les économies d’échelle évidemment ! Le concept n’est plus seulement idéologique mais inscrit dans un projet global. On prend une plateforme technique et on décline les emballages autant que possible pour étoffer un portefeuille de marques. Le mauvaise affaire dans tout cela, c’est que personne n’est plus dupe. Vos retours nous le prouvent, vous savez qui combine avec qui – avec aujourd’hui Stellantis et Volkswagen en principaux acteurs – et vous les voyez venir. Plus de surprise. De belles autos, souvent bien faites et agréables à l’œil la plupart du temps, mais plus d’effet « waouw » ! Trop de modèles aussi peut-être… et au final une offre qui se dilue dans la masse.
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