Dossier / Une voiture électrique est-elle verte ? 1/10

Il n'existe pas de définition officielle ou légale d'une voiture « verte ». Ni en Belgique, ni non plus en Europe, d'ailleurs. L'idée de base, bien sûr, est qu'une voiture « verte » est respectueuse de l'environnement. Idéalement, une voiture « verte » devrait être totalement neutre en carbone (et donc ne générer aucune émission de CO2, ni pendant son utilisation, ni pendant sa construction). En outre, elle ne devrait pas polluer l'air, n'émettant ni particules ni oxydes d'azote.

Malheureusement, un tel véhicule n'existe pas ! Même la voiture électrique n'est pas entièrement « verte », car les VE émettent du CO2 pendant leur production et leur recyclage.

Batteries

La batterie d'un véhicule électrique contient des métaux coûteux (comme le lithium et le cobalt), dont l'extraction est polluante. Le moteur électrique synchrone à aimants permanents utilise quant à lui des métaux appelés terres rares (dont le néodyme), des éléments dont l'extraction et le traitement dégagent de nombreuses émissions toxiques. En revanche, les terres rares ne sont pas utilisées dans les moteurs électriques de type asynchrone ou les rotors bobinés. Ceux-ci sont donc plus respectueux de l'environnement.

L'empreinte carbone globale de la voiture électrique, « de la source à la roue », dépend aussi beaucoup du degré d'écologie de l'électricité utilisée pour charger le véhicule. Bien que l'empreinte carbone soit encore sujette à débat, la voiture électrique bénéficie toujours du bénéfice du doute par rapport au moteur à combustion interne.

En particulier en termes de qualité de l'air, puisqu'elle ne génère aucune émission locale pendant la conduite : pas de CO2, d'oxydes d'azote ou d'autres polluants, et pratiquement aucune particule fine (à l'exception de celles provenant des pneus roulant sur la surface de la route et des disques et plaquettes de frein lorsqu'ils sont activés).

Effet de serre

Il convient également de préciser que, à proprement parler, le CO2 n'est pas une substance nocive - nous produisons tous du dioxyde de carbone lorsque nous respirons - mais ce gaz est dangereux pour l'environnement lorsqu'il est produit en très grande quantité : il entraîne une augmentation de l'effet de serre et contribue ainsi au réchauffement climatique.

C'est pourquoi l'Union européenne exige des constructeurs qu'ils réduisent les émissions de CO2 de leurs voitures. Les oxydes d'azote (NOx), à leur tour, réagissent avec les hydrocarbures sous l'effet de la lumière du soleil pour former de l'ozone et du smog (un mélange de fumée et de brouillard qui plane parfois au-dessus des grandes villes). Les NOx contribuent également au phénomène des « pluies acides » et provoquent des problèmes respiratoires. Les particules fines, quant à elles, peuvent se coller aux parois de nos voies respiratoires et sont considérées comme hautement cancérigènes.