Une zone 30 km/h généralisée à Bruxelles est dans l’air depuis longtemps. Depuis les élections de fin mai et dans la foulée des négociations politiques qui ont suivi pour former un gouvernement bruxellois, l’idée reprend des couleurs. En mars 2019, l’ex-ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet, réagissait à chaud à plusieurs accidents, parfois fatals, impliquant des piétons. Il brandissait alors cette mesure comme étant destinée à accroître la sécurité. Soit. D’autres y voyaient des vertus environnementales. Peu importe. Aujourd’hui, la mesure semble sur les rails. D’autant plus qu’elle est censée aussi décourager l’emploi de la voiture individuelle au profit d’une mobilité alternative, douce, électrique. Prétendument propre. Sauf qu’entre-temps, la multiplication anarchique des trottinettes électriques a aussi engendré son lot d’accidents, parfois mortels eux aussi. Entre des usagers de ces nouveaux moyens de déplacements peu au fait du maniement d’un engin a priori dangereux (à cause de ces petites roues qui se bloquent dans le moindre trou de la chaussée) et une cohabitation avec des trams ou des bus que rien ne dévie de leurs trajectoires, les accidents se multiplient. Faudrait-il, par exemple, dès lors envisager l’obligation du port du casque? Selon le porte-parole de Vias, non, car «ça découragerait l’emploi de ces trottinettes». Donc, plutôt que de se décourager, il vaut mieux s’éclater la tête? Alors, le 30 à l’heure à Bruxelles, une bonne idée? Pour ça, il faudrait aussi pouvoir contrôler la vitesse des vélos à assistance électrique, dont certains dépassent cette vitesse fatidique dans un silence complet qui surprend le piéton, pas habitué à un danger silencieux. Bref, c’est le foutoir et la démagogie règne en maître dans une matière où l’anticipation, un projet de mobilité concerté entre les 19 Communes et la périphérie, une vraie stratégie d’avenir et d’aménagement du territoire, un redéploiement des transports publics devraient être considérés comme un ensemble cohérent, imaginés sur le long terme et non pas régis par des mesurettes, prises dans l’émotion du moment, qu’elle soit créée par la survenance de faits divers tragiques ou… par la perspective d’élections imminentes. Sur ce, bonne rentrée malgré tout à tous!
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