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Edito / Édito - Des barrières à géométrie variable

Rédigé par Xavier Daffe le 26-06-2024

Devenue enjeu géopolitique, l'industrie automobile révèle les disparités d'approche entre les trois grandes régions qui l'animent : la Chine, les États-Unis et l'Europe. Et la question du répondant de l'Union Européenne se pose légitimement.

Dans sa chronique matinale, un journaliste économique français parlait récemment de l’Europe comme d’un bon gros herbivore bien placide entouré de deux carnivores aux dents longues; les États-Unis d’un côté, la Chine de l’autre. Une Europe où règnent l’inertie, la lourdeur, la complexité. Une Europe «Bisounours» et attentiste dans un contexte économique et stratégique mondial d’une violence inouïe. Une Europe plus encline à réglementer à qui mieux-mieux qu’à mettre en œuvre des décisions concrètes à court, moyen et long terme. Dans une lettre ouverte, datée de la fin mars, Luca de Meo, patron du groupe Renault, ne disait, – en substance – pas autre chose: «Les Américains stimulent, les Chinois planifient, les Européens réglementent.» Cette position attentiste commence à coûter cher à nos industries, en particulier automobiles, pas préparées à faire face à l’arrivée massive de voitures électriques chinoises issues de marques pour certaines largement subventionnées directement par l’État.

Certes, en termes de ventes, on ne peut pas encore parler de véritable invasion. Mais le rouleau compresseur se met en marche. La percée est encore frémissante, mais les courbes sont clairement à la hausse et commencent à inquiéter nombre d’observateurs, publics et privés. Ainsi, selon l’organisme JATO, la part de marché des marques chinoises dans le secteur de la voiture électrique en Europe est passée de 2% en 2021 à plus de 8% fin 2023. En prenant la décision d’interdire la vente de véhicules thermiques sur son sol dès 2035, l’Union européenne avait ouvert une brèche. Une brèche permettant à ces véhicules électriques chinois de prendre pied sur un marché duquel les constructeurs locaux étaient encore en majorité absents. La question que l’on peut se poser est: pourquoi ces constructeurs étaient-ils à ce point absents de ce marché en devenir qu’il leur a fallu se tourner vers… la Chine pour s’approvisionner, notamment, en batteries? La décision européenne était sans doute prématurée et radicale. Mais l’impréparation de nos propres constructeurs interpelle tout autant.

LES ÉTATS-UNIS ONT MOINS FAIT DANS LA DÉLICATESSE : 100 % DE DROITS DE DOUANE SUR LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES CHINOIS, CONTRE 25 % PRÉCÉDEMMENT. BOUM !

Réveillée en sueur des suites d’un cauchemar, voyant des bateaux entiers crachant des électriques chinoises sur son sol, l’UE brandit aujourd’hui la menace d’instaurer des droits de douane pouvant aller jusqu’à 48%. Prétexte: il faut lutter contre le dumping (a priori avéré) de l’État chinois qui subventionne sa production automobile afin, dit l’UE, que chacun doive suivre les mêmes règles du jeu. Certains s’en réjouissent, à commencer par les Français (Renault, Stellantis) quasi absents du marché chinois et donc peu exposés à des mesures de rétorsion directe. D’autres montent aux barricades. Les Allemands, notamment, très engagés en Chine, où ils réalisent environ 40% de leurs ventes. Dommage collatéral concret de ces droits de douane européens: le prix de la Mini Aceman en Europe bondirait de 38% car pour l’heure assemblée… en Chine. Les États-Unis ont pourtant moins fait dans la délicatesse: 100% de droits de douane sur les véhicules électriques chinois, contre 25% précédemment. Boum. Il fallait bien protéger Tesla. C’est toute la différence entre les États-Unis, agglomérat d’États «unis», quand l’Europe reste une superposition de 27 pays indépendants aux intérêts parfois très divergents.

 

 

 

 

 

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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