Les chiffres d’immatriculations belges de voitures neuves pour les 2 premiers mois de l’année sont connus. Et ils ne sont pas bons. Enfin, ça dépend pour qui. L’analyse brute des chiffres communiqués par la FEBIAC fait état d’une baisse cumulée de près de 11% par rapport à la même période 2021, déjà catastrophique. Mais une petite phrase dans le communiqué fait toute la différence: « En ce début d’exercice 2022, FEBIAC constate (...) une différence très marquée entre les immatriculations effectuées par les entreprises (en légère progression cumulée) et celles effectuées par les particuliers (en recul cumulé). » De fait, 3 marques premiums allemandes, Audi, BMW et Mercedes, font partie du top 5 des meilleures immatriculations, top 5 complété de Peugeot et Volkswagen. Typiquement, pas vraiment des marques grand public, y compris pour Peugeot dont on sait qu’il a amorcé son virage vers l’univers premium plus rémunérateur. Il vaut mieux en effet vendre 40.000 € une 308 hybride à une société qu’une 208 de base 20.000 € à un particulier « fauché », d’autant qu’on ne sait pas quand elle pourra lui être livrée... La marge n’est pas la même.
En résumé, l’équation pour l’acheteur particulier appartenant à ce qu’on appelle la classe moyenne devient impossible.
Et on sait par ailleurs que l’industrie automobile, en panne de semi-conducteurs venant d’Asie et de faisceaux électriques venant... d’Ukraine, préfère privilégier l’assemblage de modèles rémunérateurs ou se voit contrainte de renoncer à certains équipements. À ce sujet, l’exemple de Ford, bien que pas du tout unique, est néanmoins révélateur: le nouveau système multimédia SYNC4 (très performant) devait être monté sur la Focus 2022, dévoilée ces jours-ci. Il n’en sera rien. La voiture sera bien commercialisée, mais le client sera privé du SYNC4 jusqu’à nouvel ordre, faute de faisceaux en nombre suffisant. Le particulier devant acheter du neuf est donc doublement pénalisé. L’absence de composants entraîne en effet souvent la disparition temporaire de modèles courants sur les configurateurs de certaines marques, le délai de livraison de ceux qui restent n’offrant de surcroît aucune visibilité et d’autre part, le prix moyen s’envole sous le coup d’une technologie embarquée (de sécurité, de connectivité...) toujours plus abondante et donc... chère. En résumé, l’équation pour l’acheteur particulier appartenant à ce qu’on appelle la classe moyenne devient impossible.
Les voitures neuves grand public deviennent en effet rares et donc chères alors que dans le même temps, le pouvoir d’achat est mis à mal par des prix de l’énergie qui explosent, y compris donc pour le prix du carburant, qui atteint des sommets historiques. Se chauffer ou se déplacer: le choix devient impossible, essentiellement pour ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture. Et plus encore pour les plus démunis à qui on demande de se séparer de leur vieille voiture « polluante » au profit d’une « plus propre » (hors d’atteinte financièrement) s’ils veulent continuer à accéder à certains centres-villes. On a connu des révolutions qui ont explosé pour moins que ça, même si au vu de ce qui se passe actuellement en Europe de l’Est, il y a évidemment lieu de relativiser...
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