Quand on se penche un peu sur les chiffres de ventes fournis par l’ACEA (1) concernant les performances des différents types de motorisation par pays, et sans vouloir entrer trop dans les détails, on constate quelques tendances générales. Globalement, en Europe, l’essence reste en tête des ventes partout (35,3% de parts de marché), suivie des hybrides autorechargeables (25,8%) et des 100% électriques, à 14,6%. Le Diesel n’est plus que 4e avec 13,6%, devant les hybrides rechargeables, en déclin à 7,7% et… les «autres» à 3%. En résumé, l’essence se maintient, le Diesel chute et l’électricité monte. L’électricité monte… à condition d’être soutenue par les instances politiques, comme l’illustre le cas allemand. En Allemagne en effet, les ventes de voitures électriques ont plongé en décembre du fait de l’arrêt brutal des incitants à l’achat pour raisons budgétaires : ces aides coutaient trop cher à l’État et donc, par voie de conséquence, au citoyen. Car en réalité, ces aides reviennent à faire contribuer l’ensemble de la population (y compris celle qui ne conduit pas ou ne possède pas de voiture donc) à l’éclosion de l’électrique pour rencontrer une décision dogmatique de l’Union Européenne prise au forceps, sans tenir compte de la situation industrielle des acteurs locaux (les groupes automobiles européens) ni de la situation financière des populations, aux prises par ailleurs avec une grave crise du pouvoir d’achat entraînant une demande marginale, de la part du particulier en tout cas.
Tout ceci laisse l’impression d’un immense b….l mis en place dans la précipitation, sans préparation…
Certains de ces États conditionnent l’attribution des incitants aux modèles produits sur le sol européen et les réservent à des modèles restés sous un plafond de prix, en l’occurrence fixé à 40.000 € en Flandre et en France par exemple. Corollaire? Une guerre des prix entre marques, commencée par Tesla il y a plus d’un an, pour proposer au moins un modèle sous ce seuil fatidique : Renault, Volkswagen et bien d’autres ont ainsi récemment tiré leurs prix vers le bas, rognant des marges quasi inexistantes, fâchant les premiers acheteurs (dont quelques très gros clients captifs !) qui ont payé le prix plein et dont le calcul de rentabilité est faussé par une valeur résiduelle en chute, et… mettant à contribution des finances publiques, appelées à remplir les engagements des gouvernements. Bref, tout ceci laisse l’impression d’un immense b….l mis en place dans la précipitation, sans préparation. La charrue avant les bœufs dit l’adage populaire. Qui a raison en l’occurrence. Surtout si l’on sait que la France par exemple a dû remettre en route l’une ou l’autre de ses centrales… à charbon (!) pour garder son électricité à un tarif acceptable (et ne parlons même pas du cas de l’Allemagne qui a largement recours au charbon également pour assurer son approvisionnement en électricité…), alors même que les voitures électriques n’ont représenté dans l’Hexagone «que» 17% des immatriculations en 2023. Qu’en sera-t-il à l’avenir quand cette proportion de «VE» augmentera, comme elle est supposée le faire? En sport, on parle de «football panique». En l’occurrence, on pourrait parler de «politique panique». Sauf que ce n’est en rien un jeu…
- Association des Constructeurs Européens Automobiles: https://www.acea.auto/
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