Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’électrique met les bourses du monde en court-circuit et les fait entrer dans une sorte de frénésie, comme si elles avaient mis le doigt dans la prise. Vous avez déjà entendu parler de Rivian, Nikola Motors, Nio, Karma Automotive, Ocean? À moins d’être un observateur attentif du secteur, il y a peu de chance que ces noms vous disent quelque chose. Et pourtant, ces start-up toutes jeunes sont en train de lever des milliards de dollars pour (tenter de) concrétiser des projets plus ou moins sérieux portant sur la voiture électrique et à hydrogène, alors même que certaines d’entre elles n’ont pas encore produit – et a fortiori encore moins vendu – la moindre voiture! Visiblement, l’école Tesla fait des émules. Il est vrai que la marque est valorisée en bourse à hauteur de 280 milliards de dollars, soit autant que Toyota (200 milliards) et Volkswagen (80 milliards) réunis, alors même que l’Américain n’a écoulé que 370.000 voitures en 2019 et vise la barre des 500.000 pour 2020. Des chiffres à rapporter aux plus de 10 millions de voitures produites en 2019 par Toyota et aux 6,3 millions par le groupe Volkswagen. À l’aune de ces chiffres, on comprend que les anciens standards ayant servi pendant des décennies à déterminer «qui avait la plus grosse», autrement dit qui était numéro 1 mondial, à savoir le nombre de voitures produites, est aujourd’hui obsolète. Cette course aux volumes a longtemps excité les dirigeants de General Motors, Toyota, Volkswagen et de l’Alliance Renault-Nissan-etc… Avec à la clé quelques solides déconvenues, il faut en convenir, notamment chez GM, Volkswagen et les Franco-Nippons. Car enfin, il ne s’agit pas de produire pour produire. Encore faut-il vendre. Et si possible en évitant de perdre de l’argent à chaque exemplaire vendu. Ça paraît aller de soi? Certains anciens hauts dirigeants de ces groupes s’en tamponnaient pourtant le coquillard… tant qu’ils étaient numéro 1. Aujourd’hui, cette grille d’évaluation est révolue et c’est par exemple ce qu’a très bien compris Carlos Tavarès, le patron de PSA, qui a toujours déclaré se soucier comme d’une guigne d’être numéro 1 mondial en volume. Son but, a-t-il toujours expliqué, c’est que chaque modèle mis sur le marché soit rentable et assure sa part du retour sur investissement dans les chiffres du groupe. En 6 ans, il a remis à flot un paquebot qui était au bord du naufrage à son arrivée. On le voit, entre gestion rationnelle et frénésie boursière, le petit monde de l’industrie automobile est plus tiraillé que jamais…
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