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Edito / Le futur sera-t-il électrique ?

Rédigé par Xavier Daffe le 03-08-2016

L’histoire nous apprend que les révolutions surviennent généralement brutalement...

La question divise et les réponses ne sont pas claires. Certains y croient dur comme fer. D’autres pensent que la voiture électrique disjonctera. Dans le premier camp, on trouve évidemment Elon Musk, qui met ses Tesla en première ligne et vient d’inaugurer son immense site de production de batteries dans le Nevada, au terme d’un investissement de 5 milliards de dollars. Il prévoit de produire d’ici 2020 de quoi équiper les 500.000 Tesla qu’il a prévu de vendre à cette échéance. À titre d’information, il assemble aujourd’hui à peine un dixième de cet objectif. Des ambitions démesurées? Faut voir. Car le secteur automobile traditionnel estime aussi que l’électrification est en cours, à l’instar de Porsche, qui vient d’annoncer sa décision d’engager 1.400 nouveaux spécialistes destinés à son programme de première sportive 100% électrique, la Mission E, prévue elle aussi pour la fin de cette décennie. On peut donc penser que les efforts en recherche et développement ont des chances, à terme, de déboucher sur des progrès significatifs en matière de rendement énergétique, donc d’autonomie et de temps de recharge, alors qu’une production accrue devrait permettre à son tour des économies d’échelle qui pallieront le surcoût actuel d’une voiture électrique. La question qui se pose aujourd’hui est donc de savoir s’il faut tout miser sur cette révolution, au risque qu’elle n’arrive jamais. Ou au contraire patienter, au risque, cette fois, de se faire déborder si elle survient. Le choix est cornélien, d’autant que l’OPEP (l’organisation des pays exportateurs de pétrole) estime de son côté que la voiture électrique ne représentera que 1% des ventes mondiales d’automobiles d’ici 2040. 

Qui a tort, qui a raison? Difficile de se prononcer. Mais l’histoire nous apprend quand même que les révolutions surviennent généralement brutalement. Qu’en pensent Kodak, qui n’a pas vu le tournant rapide vers l’appareil-photo numérique, ou Nokia, qui a raté celui vers le smartphone? Et d’autres spécialistes, cités notamment par le quotidien français Les Echos, de rappeler qu’à l’aube du XXe siècle, la calèche a été totalement remplacée par l’auto en 15 ans à peine!

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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