L’industrie automobile allemande est depuis peu secouée par un séisme, soulevé par le magazine Der Spiegel, dont les révélations, si elles se vérifient, pourrait causer des dommages immenses, en termes financiers, mais aussi de crédibilité, à un secteur qui, dans la foulée du Dieselgate il y aura bientôt 2 ans, aura déjà été pas mal secoué. Les informations révélées par le magazine allemand semblent à ce jour suffisamment crédibles pour qu’à la fois l’Union européenne et le gouvernement allemand s’en saisissent et ouvrent des enquêtes officielles. Mais de quoi parle-t-on? Selon Der Spiegel, les constructeurs allemands se seraient secrètement entendus depuis les années 1990 pour mettre au point des technologies et des procédures communes. Si certains de ces accords clandestins semblent anecdotiques (on parle de la vitesse d’ouverture des capotes des cabriolets, par exemple), d’autres semblent plus litigieux dès lors qu’il s’agit de dépollution et de mise en conformité «partielle» avec les normes environnementales. Ainsi, par exemple, d’après ces allégations pour lesquelles le conditionnel est toujours de mise, les constructeurs allemands se seraient mis d’accord sur la taille volontairement faible du réservoir d’AdBlue, qui sert à filtrer les oxydes d’azote (NOx) émis par les moteurs Diesel, ce qui leur aurait permis d’économiser quelques dizaines d’euros par voiture vendue, mais avec comme conséquence une perte d’efficacité de la dépollution. Si l’entente est établie au terme de l’enquête qui débute (le groupe Volkswagen aurait reconnu les faits dans l’espoir d’une «remise de peine», Daimler ne fait pas de commentaires et BMW nie en bloc), autrement dit si on a bien affaire à un cartel qui s’est mis en place pour – notamment – fausser délibérément la concurrence, les dégâts risquent d’être immenses, à l’échelle des amendes possibles de plusieurs dizaines de milliards d’euros, de la perte de crédibilité d’un secteur automobile allemand jusqu’il y a peu vu comme une référence, d’une perte de valeur boursière, de méfiance de la part du consommateur, etc. Bref, l’effet «domino» risque d’être dévastateur. Notamment pour les quelque 850.000 emplois de l’industrie automobile d’outre-Rhin. Un véritable séisme, comme une réplique du tremblement de terre du Dieselgate de 2015. Sale temps, décidément, pour la planète auto made in Germany…
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