Ces derniers temps, il est bien vu de taper sur le dos du navetteur automobiliste, coupable d’engendrer une saturation du réseau routier – notamment – bruxellois et, partant, des pertes économiques estimées à plus de 100 millions par an pour la région. C’est vrai que c’est supermarrant de perdre des heures tous les jours, coincé dans une voiture immobile, à mettre 3 ou 4 fois plus de temps pour rejoindre son boulot comparé au même trajet effectué en période de congés scolaires, quand le réseau est moins sous pression. C’est à ce point agréable que ces automobilistes le font généralement par plaisir, sans doute, un plaisir que l’on pourra rapprocher d’une forme de masochisme. Pourtant, il suffit d’un peu de bon sens pour se dire que ces «imbéciles heureux», s’ils continuent ainsi à avancer au rythme d’un escargot, pare-chocs contre pare-chocs, c’est sans doute… par défaut. Pour la plupart, on pourrait en effet se dire que s’ils acceptent, résignés, cette situation cauchemardesque, c’est sans doute parce que, quand ils comparent l’offre de mobilité mise à leur disposition, quand ils analysent objectivement les avantages et inconvénients inhérents à chaque moyen de transport qui leur permettrait de rejoindre leur boulot le matin et leur domicile en fin de journée, eh bien, malgré tout, l’auto reste sans doute la moins mauvaise des solutions. Certes, on n’avance pas, mais on y est au chaud, bien installé et confortablement assis, avec sa musique à disposition et le téléphone mains libres à portée de main. Après, c’est juste une question de zen-attitude. Une forme de résignation. Le train? Oui, ils y pensent sans doute. Mais entre les retards, les grèves, les wagons surchargés où il faut se battre pour trouver une place assise, les petites gares, les lignes et les guichets qui ferment les uns après les autres, les horaires aléatoires, le manque de parking aux abords des gares ou leurs prix prohibitifs, les automobilistes navetteurs «masos» ont fait leur choix. Le vélo? Oui. Avouons que, quand on habite à 40 ou 50 km, il faut la santé! Est-il besoin, dès lors, d’habiter si loin de son lieu de travail? Vaste question. Mais quand la pression immobilière à Bruxelles a transformé la ville en bureaux dans le passé, au terme d’un saccage architectural sans précédent, ceux qui rêvaient d’une petite maison individuelle abordable ont dû fuir en périphérie. Penser les grandes villes comme de nouveaux lieux de vie pourrait dès lors constituer un début de solution aux problèmes de mobilité qui mènent aujourd’hui à l’asphyxie… Parce que non, tous les navetteurs automobilistes ne sont pas masos!
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