Edito / Où il est question d’hystérie politique...

Le salon de l’auto a fermé ses portes le 19 janvier en signant un nouveau record de fréquentation: plus de 500.000 visiteurs. On aurait pu croire que, dans le climat de car-bashing généralisé, ce temple de l’auto, de la moto et des moyens de mobilité alternative serait boudé. Il n’en a donc rien été. Preuve que le sujet reste un centre d’intérêt majeur pour le Belge, de plus en plus confronté à l’incertitude face aux choix à poser. Choix quant au type de moteur à préférer. Questions liées à la fiscalité à venir. Or, dans un ensemble bien chaotique, les hommes politiques sortent chacun de leur chapeau une petite idée, se fendent de sorties dans les médias; sorties désordonnées qui sèment le trouble. En vrac: instauration de nouvelles zones basses émissions (où, quand, comment?), généralisation du 30 km/h à Bruxelles, toujours à Bruxelles, projet d’interdire les Diesel dès 2030 et les «essence» en 2035, virage annoncé vers l’électrification en Wallonie à terme, Wallonie qui, si l’on en croit un pourtant jeune président de parti, veut s’ériger en temple de la voiture autonome et électrique. Ça sort d’où, ça, cette idée subite de voiture «autonome»? Ce président/informateur royal sait-il que le sujet est en train de retomber comme un soufflé, les groupes industriels qui se penchaient il y a peu sur le sujet freinant aujourd’hui des quatre fers face aux coûts exorbitants et aux difficultés techniques? Ce monsieur s’est-il levé un matin en se disant «tiens, aujourd’hui je vais défendre la cause de la voiture autonome et électrique, ça pourrait être rigolo»? Donc, si l’on comprend bien, que des voitures électriques à Bruxelles dans pas longtemps. Mais Bruxelles ne compte aujourd’hui que 17 bornes publiques, 88% de son réseau de voiries ne supporteraient cette surcharge électrique et tout le monde est loin de disposer d’un emplacement ou d’un garage pour y installer une borne privée. Question: on fait comment? Et si on commençait par mettre en place les conditions structurelles nécessaires à l’essor de l’électrique avant d’interdire à tout va et de se dire qu’on verra bien ensuite? Dans ce climat d’hystérie politique, on comprend que l’automobiliste soit perdu. Mais l’auto reste un outil de travail indispensable pour beaucoup, qu’on le veuille ou non. Du coup, il devient urgent de mettre en place une stratégie cohérente et stable dans le temps et que les 4 – oui, 4! – ministres de la Mobilité belges se mettent autour d’une table et y réfléchissent. Ensemble. De notre côté, petit cocorico, pendant cette période du Salon, nos sites Internet ont battu tous les records de fréquentation: 732.500 visiteurs, plus de 3 millions de pages vues, 1,1 million de sessions, des vidéos vues plus de 40.000 fois, 130.000 fans Facebook et, désormais, plus de 10.000 followers sur l’Instagram du Moniteur Automobile. Nos magazines ne sont pas en reste, avec des records de vente déjà battus alors que tous les chiffres ne sont pas définitifs. Nous espérons dès lors avoir donné les bonnes réponses aux innombrables questions que vous vous posez légitimement. Merci à vous pour votre fidélité et… bon courage!