Depuis près de 50 ans (si l’on prend en compte le LJ80 de 1970 comme modèle originel), le Suzuki Jimny trace sa route tel un poil à gratter de l’industrie automobile. Il marche et roule à contre-courant des tendances quel que soit le terrain, s’est toujours refusé à adopter des modes qui se démodent, des codes indécodables et ne fait confiance qu’à lui-même pour traverser le temps avec ses recettes d’un autre âge. Des recettes qui semblent en effet désuètes, mais qui misent sur la simplicité et le bon sens, sur la fiabilité de ce qui n’est pas compliqué quand d’autres s’empêtrent dans des multimédias qui n’en font qu’à leur tête, des essuie-glace ou des lève-vitres électriques qui décident subitement de vivre leur propre vie. Des toits ouvrants qui s’entrebâillent tout seuls alors même que l’averse survient. Des transmissions intégrales pseudo-intelligentes qui perdent pied au premier flocon. Des reconnaissances gestuelles aveugles ou idiotes. Des radars de distance brouillés par de simples feuilles mortes. Et ce sont les mêmes qui nous disent que, demain, on pourra leur faire confiance, ainsi qu’à l’«intelligence» artificielle, pour que la voiture autonome nous amène à bon port sans que nous n’ayons à nous soucier de rien? Qu’ils commencent à résoudre les bugs électroniques sur les voitures d’aujourd’hui avant de nous parler d’autonomie pour demain. De tout cela, le Jimny n’en a cure. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Ou pas, c’est selon. Car l’engin est «clivant», comme disent des discours de marketing bien rodés, mais sans cesse rabâchés. Oui, loin de vouloir faire l’unanimité, ce qui n’aboutit généralement qu’à un consensus mou, il est certes «clivant», mais c’est ce qui fait son charme, sa personnalité. Alors, certes, cette dernière génération, la 4e en 50 ans (c’est dire si les modes, il s’en fiche), reste toujours peu à l’aise sur la route et demande de l’implication de la part du conducteur: tu veux une transmission aux 4 roues? Il faut la demander. Via un levier, comme autrefois. Dans la vie, on n’a rien sans rien, et au lieu de faire confiance à un calculateur électronique, fais appel à ton bon sens, à ton expérience. A ton sens des responsabilités. En cela, il est un peu la démonstration par l’absurde de l’évolution de notre société, qui cherche à transférer ce sens des responsabilités qui devrait être inhérent à l’humain, vers l’univers des «bits», que l’on sait aujourd’hui tout autant faillible que l’homme. Voir dans le Jimny une métaphore a contrario de l’évolution de notre société vers la déresponsabilisation, il fallait oser. Ben oui, osons ce discours «clivant». Nous prenons nos… responsabilités.
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