Francfort pleure. Genève s’interroge. Paris se réinvente. Detroit revoit son agenda. Bruxelles s’en sort, mais pour combien de temps? Il ne fait pas bon être un organisateur de salon de l’auto pour le moment. À moins que… À moins de se repositionner ou d’offrir quelque chose de «différent». Spécialisé jusqu’il y a peu dans la téléphonie mobile et les objets connectés, le CES de Las Vegas attire de plus en plus de marques automobiles, comme l’illustre le dossier que nous lui consacrons ici. Une dizaine d’entre elles étaient en effet présentes, sans parler des équipementiers dont le rôle est crucial dès lors qu’on parle d’innovation. Certains, comme Sony, n’hésitant plus à franchir le pas et à se positionner comme constructeur à part entière. Il est vrai que nos voitures sont de plus en plus connectées, électrifiées. Et s’il est vrai aussi que le doux rêve d’une autonomie de conduite totale (de niveau 5) commence à s’estomper face aux défis technologiques et aux coûts exorbitants qui en découlent, il n’en reste pas moins que la technologie évolue à une vitesse supersonique et qu’elle ne peut plus être du ressort unique des constructeurs traditionnels, empêtrés dans leur lourdeur industrielle et leurs certitudes.
Les astres sont donc alignés pour l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur, des acteurs à l’esprit plus ouvert, vierges d’a priori, moins accablés par le poids des traditions et qui, de surcroît, en sautant l’étape thermique pour se lancer directement dans l’électricité et la connectivité, évitent les investissements colossaux que doivent encore supporter les marques traditionnelles, tout en se tournant en même temps vers l’électrification et l’autonomie. Il y a donc une fenêtre ouverte pour de nouvelles marques, asiatiques et essentiellement chinoises d’ailleurs. En 2019, des groupes comme Renault-Nissan et Mercedes, entre autres, ont vu leurs comptes plonger dans le rouge, alors qu’à l’inverse, le Chinois Geely se porte à merveille et l’Américain Tesla se frotte les mains. Enfin, surtout Elon Musk, la cotation boursière de sa société dépassant celles du poids cumulé de General Motors, Ford et FCA! Les groupes automobiles traditionnels se cherchent donc et il est vrai que des personnalités aussi «disruptives» que celles d’Elon Musk ou de Steve Jobs ne se trouvent pas à chaque coin de rue. Pourtant, se réinventer est sans doute ce qui pourrait arriver de mieux à nos industries vieillissantes, dont la mutation risque de prendre encore des plombes.
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