Edito / Welcome back, Alpine !

Les termes qui ont émaillé la conférence de presse au cours de laquelle la future Alpine a été dévoilée (au pied du Turini!), sont évocateurs: «tempérament fort», «légèreté», «dynamisme», «agilité», «plaisir», «enthousiasme», «performances»… Soit autant de références à la passion automobile qui nous éloignent d’autres, généralement véhiculées par des départements du marketing spécialistes de la création de besoins artificiels. Car qui arrive à s’exciter devant un beau Bluetooth, un joli hot-spot Wi-Fi embarqué, une magnifique connexion 4G, un streaming de derrière les fagots, une interface Mirrorlink ou autre? Qui a décrété un jour que nos voitures devaient être le prolongement de notre bureau? Qu’une marque sage et généralement politiquement correcte comme Renault rompe avec une tradition du monospace familial incolore, inodore et insipide pour se lancer à nouveau dans un modèle générateur d’émotions vraies que des décennies de dirigeants frigides avaient remisés au placard, est à saluer.
Car la démarche prend la tendance moutonnesque actuelle à contre-pied et nous fait à nouveau croire – espérer! – que le futur de la voiture ne sera pas qu’autonome. Et ça, avouez que ça fait du bien, si, comme moi, comme nous, vous considérez qu’une voiture peut (doit?) susciter de l’émotion esthétique, visuelle, sonore, mécanique. Ne passons-nous pas assez de temps connecté au bureau pour nous… déconnecter une fois au volant? A ce titre, donc, le retour d’Alpine, si les promesses de la conférence de presse se confirment sur la route, est réjouissant. Bien sûr, elle ne pèsera pas les 600 kg de l’A110 des débuts. Les normes de sécurité et de dépollution, un minimum de confort aujourd’hui exigé par la majorité auront raison de ce poids plume. Mais rien n’interdit d’espérer un seuil de la tonne à peine franchi, ce qui ne nécessitera pas 500 ch pour apporter le dynamisme voulu. Si ces conditions sont réunies, si les conclusions de nos futurs essais routiers ne s’éloignent pas du discours officiel actuel, on lui pardonnera si elle recèle un petit Bluetooth quand même. A condition qu’elle n’en fasse pas l’axe majeur de sa communication. Allez, Alpine est de retour; espérons que cela suscitera des réactions positives chez la concurrence et que certaines grandes marques se souviendront qu’elles n’ont pas toujours fait que des hybrides…