Indiscutable star du Mobile World Congress 2017, l'Instinct de Peugeot ressemble de prime abord à un prototype destiné à séduire une clientèle allergique à l'idée de voiture autonome totale. L'Autonomous Sharp, un de ses deux modes automatisés optimise ainsi les durées des trajets tout en adoptant un pilotage précis et efficace. Le tout pour un style de conduite qui selon les mots même de Peugeot, sur le salon catalan, donne l'impression que "Sébastien Loeb cale un drift sur le périphérique parisien". Si le Lion réfute tout volonté de départ de caresser les puristes anti IA dans le sens du poil, le break de chasse affiche une volonté manifeste de mélanger voiture autonome et plaisir de conduire.
Le futur, maintenant ?
"Attention ne la touchez pas, il faut qu'elle reste impeccable pour la Suisse" s'inquiète un des représentants français de Peugeot sur le stand barcelonais. Présentée avant le salon de Genève, l'Instinct de Peugeot attirait de fait une foule compacte de curieux au MWC. Le modèle racé long de 4,5 mètres - plus court qu'une 308 break - se projette en 2030. Mais les objets connectés avec lesquels il dialogue pour faciliter la vie du conducteur sont déjà dans le commerce, tout comme la plate forme Artik de Samsung, qui les relie les uns aux autres.
700 objets prêts à être connectés
D'une caméra de Netatmo à l'assistante intelligente Alexa d'Amazon en passant par le thermostat de Nest, aujourd'hui, "700 objets peuvent dialoguer entre eux" selon Luc Julia, VP innovation de Samsung que nous avons pu croiser sur le stand catalan. "Mais ce nombre ne veut pas dire grand chose car des objets peuvent rejoindre la plateforme Artik en 24 heures". Difficile en tout cas d'imaginer que ces accords passés entre le réseau IOT de Samsung et Peugeot (une première pour la plateforme coréenne) resteront sans lendemain sur les véhicules du Lion ces prochaines années. Chez PSA, les sourires se dessinent lorsqu'on évoque l'idée...
Un docteur à bord
Au-delà de cet encrage profond dans l'Internet de Objets, l'Instinct de Peugeot observe également attentivement l'état de santé du conducteur pour régler automatiquement ses modes de conduite via l'appli BCN17. Ce prototype développé spécialement pour le salon de Barcelone mesure en pratique toutes les activités physiques du conducteur sur smartphone Android et smartwatches Android Wear. "Elle comprend qui est la personne et comment elle se sent ce qui va créer des bulles qui vont générer des modes de conduite dans la voiture." note Valentin Perdereau, responsable innovation services connectés de PSA que nous avons également pu approcher sur le salon. "Après une journée de travail fatiguant où je n'ai pas beaucoup dormi, la voiture proposera par exemple d'elle-même de passer en mode autonome".
Made in Belgium, non peut-être ?
Last but not least, le projet Instinct prenait également des couleurs belges sur la grand messe mobile espagnole. Le shooting brake qui incline ses quatre sièges indépendants vers l'arrière pour reposer ses passagers s'est en effet entouré de Sentiance. Basée à Anvers, la start-up est spécialisée dans l'analyse des données biométriques humaines. La structure qui possède une antenne aux États-Unis et en Angleterre aide à déduire un profil général du mode de vie de l'utilisateur. "Les données qui vont dans le cloud restent sa propriété" conclut Valentin Perdereau. "Samsung Artik, au centre de cette toile agit comme une banque sécurisée, vos données sont aussi protégées que lorsque vous faites des virements bancaires. PSA les utilise seulement pour adapter les modes de conduite. Libre à l'utilisateur de les partager ou pas. On veut être transparent.".
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