Une Ferrari au passé prestigieux sera aux enchères à Paris en février 2016. Il s’agit de la Ferrari 335 S Spider Scaglietti châssis 0674 de 1957 issue de l’incroyable collection de feu Pierre Bardinon, spécialiste de Ferrari. Cette voiture de course a battu un record de vitesse au Mans à plus de 200 km/h. Elle a aussi participé à des courses mythiques. D’où une mise à prix d’Artcurial Motorcars estimée entre 28 et 32 millions d’euros
Dans l’histoire de la course automobile
Cette 335 S Spider Scaglietti a été d’abord été une 315 S construite en 1957. Elle est alors mue par un V12 Tipo 140 de 3.8 l de 360 ch. Sa première course est celle des 12 H de Sebring avec Peter Collins et Maurice Trintignant au volant. Elle termine 6e. Ensuite, elle prendra part aux Mille Miglia. Ce sera d’ailleurs la dernière édition de cette course de 1600 km sur routes, à cause d’un accident d’une autre 315 S ayant tué l’équipage et 9 spectateurs. Le châssis 0674 était confié à Wolfgang von Trips. Il terminera 2e derrière la Ferrari de Piero Taruffi.
4.1 litres
De retour des Mille Miglia, la 315 S Spider Scaglietti retourne à l’atelier pour recevoir un 4.1 l de 400 ch et devenir la 335 S que l’on connaît maintenant. Avec ce bloc, elle peut s’approcher des 300 km/h. D’ailleurs, aux 24 H du Mans, Mike Hawthorn (futur Champion du monde de Formule 1, en 1958) et et Luigi Musso la poussent en tête au début de l’épreuve en battant au passage le record du tour à plus de 200 km/h. Du jamais vu à l’époque. Malheureusement, elle abandonnera à la 5e heure sur défaillance mécanique.
Préretraite américaine
En 1957, elle participera encore comme voiture d’usine au Grand Prix de Suède (4e) et au Grand Prix du Venezuela (2e). Elle sera vendue en janvier 1958 à Luigi Chinetti, l'importateur Ferrari basé à New York. À son volant, Masten Gregory et Stirling Moss iront remporter le Grand Prix de Cuba. Après quelques courses entre les mains de Gaston Andrey et Lance Reventlow, elle sera cédée à Robert N. Dusek en 1960, un architecte résidant en Pennsylvanie.
Retraite dorée
En 1970, elle retourne en Europe rachetée par le collectionneur français Pierre Bardinon - décédé en 2012. Depuis, elle n’avait plus quitté, sauf pour des sorties régulières, sa résidence au circuit du Mas du Clos créé par Pierre Bardinon. Vendue en parfait état, elle complète les lots de la vente Rétromobile des 5 et 6 février. Cet événement promet en tout cas une vente record compte tenu d’autres ancêtres prévus.
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