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Marre du cri des singes hurleurs sur les réseaux sociaux ? Suivez nous pour le récit d’une journée toute simple et pourtant magique…
Il est de ces longs week-ends rendus magiques par la météo agréable, par le fait qu’il n’y a pas de corvée «jardin» ou «courses de la semaine» ou «cours de sport» au programme et où l’on se retrouve face à soi-même sans aucun timing venant barrer l’agenda de la journée. Dans une vie bien chargée, ces jours sont rares. Mais ils ne sont pas forcément chers. Il s’en dégage un horizon vierge de tout timing et où il est permis de prendre du temps pour soi… Se laisser guider par ses envies, sans permission à demander, sans compromis. Et ces moments étant éminemment rares, il convient de les saisir à bras le corps et d’en jouir tant que l’on veut, tant que l’on peut. Tant qu’on nous l’autorise encore… Ce petit préambule pour dire que j’ai vécu récemment ce doux sentiment lors du long week-end de l’Ascension. Le dimanche en particulier. La journée devant moi. Ni rendez-vous, ni contraintes.
Mazda ou Triumph ?
Le lever de soleil étant prometteur, j’ai sorti la MX-5 NA du garage. J’aurais pu sortir la Triumph Tiger 1050. Mais la flemme de m’équiper, vous comprenez… La Mazda n’avait plus tourné depuis des semaines; elle a démarré au quart de tour… Cette auto est magique et elle ne me coûte rien en entretiens, taxes, consommation ou que sais-je. Je sortais de 3 semaines d’essai de voitures électriques. C’est chouette de conduire une électrique. Si, si. S’il n’y avait pas les contraintes périphériques (prix, temps de recharge, rareté des bornes…), je franchirais peut-être le cap. Peut-être. Mais retrouver pour cette douce journée de promenade une auto avec juste un volant, un petit levier de vitesses, les fesses au ras du sol, ce 4-cylindres qui ronronne et ce châssis qui démontre qu’il n’est pas nécessaire de disposer de 300 ch pour profiter d’une petite route de campagne déserte, tout ça, eh bien c’est quand même vachement chouette. Je me suis laissé guider par l’appli Calimoto réglée sur «parcours sinueux» et j’ai découvert en chemin des petites routes dans des paysages charmants, ombragés par des arbres au feuillage naissant, et où, miracle, je n’ai croisé aucune caravane de Hollandais.
Le Guy Martin de Gedinne
Je me suis retrouvé presque par hasard sur le circuit de Gedinne. J’ai poussé la porte d’un bar improbable, tenu par un motard adepte des deux roues d’anciennes générations. Un look à la Guy Martin, l’un des héros de la célèbre Tourist Trophy sur l’île de Man. La conversation s’est animée autour d’une Orval. Les souvenirs sont remontés à la surface, à l’abri des affres du temps. Auto, moto : qu’importe. Quand on a la passion de ce «qui roule», ça crée des liens. Une moto ancienne attire la sympathie. Une MX-5 de ’93 aussi. J’ai fait le tour du circuit (routier), découvert tranquillement ses courbes rapides, son environnement si peu sécurisant qu’il provoquerait un infar’ chez les pontes de la F1, son revêtement digne d’une spéciale de rallye. Et dire que des pilotes motos et side-cars à l’ancienne l’abordent à fond. Comme certains fous le font sur l’île de Man. J’ai découvert, simplement en mettant mon rythme habituel sur pause, des personnes charmantes, truculentes, des routes incroyables, des endroits insolites juste… en prenant le temps de m’arrêter et de savourer. Pas sûr qu’enfermé dans un SUV électrique aseptisé et coupé du monde extérieur j’aurais vécu une aussi belle journée. Le bonheur est parfois au coin de la rue. Osons prendre les chemins de traverse, ceux que Sylvain Tesson appelle les chemins noirs. Ils sont les plus colorés.
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