Les aires de repos et services en Belgique
En trois longues journées de route, nous avons visité en 2021 chaque aire de services du réseau autoroutier belge. Notre pays n’a pas la réputation d’être très accueillant sur ses parkings. Voici notre bilan…
La Belgique a mauvaise réputation quant à la qualité de son réseau autoroutier et des services sur ses aires de repos. Les griefs portent notamment sur la qualité de l’infrastructure ainsi que sur la sécurité et sur la propreté dans et autour des parkings. Nos aires de nos autoroutes avec ou sans station-service sont très loin de ce que l’on peut voir en France ou en Suisse, mais pas forcément pires que chez d’autres voisins.
En effet, de réels efforts ont été consentis depuis plus de 15 ans tant en Flandre (Wegen en Verkeer) qu'en Wallonie (Sofico). Dès lors, la situation s’améliore un peu plus chaque année. Les aires les plus récentes sont d'ailleurs généralement les mieux classées dans notre top/flop. Des chantiers sont en cours en 2021 (Bierges, Grand-Bigard et Waremme). Et lorsqu'une aire de services est en travaux, la continuité des services essentiels doit être assurée (station-service, toilettes, boutique).
Malgré tout, pour en avoir le cœur net et vérifier sur place, nous avons parcouru près de 2000 km sur nos autoroutes pour visiter chaque aire de services. Nous ne parlons pas ici des simples parkings, dont certains sont carrément glauques même si la plupart sont désormais convenables, malgré un manque de zones ombragées, de toilettes (mais cela existe parfois) et de robinet pour avoir de l’eau (non potable).
Ce dossier concerne les aires dites « de services » avec au moins un restaurant et/ou une station-service, ou bien des bornes de recharge. Il y a aussi parfois un hôtel, des salles de réunion ou une aire de jeux pour les enfants. On y trouve également des services pour les transporteurs routiers, les autocaristes et les utilisateurs de camping-car. En tout cas, ces parkings améliorés sont des alliés pour faire les pauses nécessaires lors des longs trajets, pour se donner rendez-vous avant un départ en convoi ou du covoiturage et même pour obtenir de l’aide en cas de pépin sur la route.
>>> Découvrez la fiche de chaque aire de services en Belgique
Services impératifs
Les aires de services avec station de distribution de carburant doivent impérativement proposer de l’air et de l’eau en plus des produits pétroliers (toujours vendus au tarif officiel) : essence, gazole (Diesel) et LPG (GPL). Le CNG (GNV) commence à être distribué dans certaines stations autoroutières, mais trop rarement encore, la faute parfois au réseau gazier. Le paiement se fait avec différentes cartes bancaires ou spécialisées (cartes fleet ou cartes des marques pétrolières) via un terminal et, généralement en prépaiement, en cash à la caisse, même la nuit.
Les aires TotalEnergies (ex-Total) sont actuellement les seules proposent de l’AdBlue à la pompe pour les voitures. Un adjuvant toujours disponible, en quantité, en boutique. De même, nous avons à chaque fois constaté des gants en plastique à la pompe ainsi qu’au moins un seau avec une raclette pour nettoyer le pare-brise en faisant son plein.
De plus en plus d’aires disposent d’une ou plusieurs bornes de recharge pour voitures électriques, mais trop souvent avec une puissance insuffisante. En effet, il faudrait au moins 100 kW pour une vraie recharge rapide. Malheureusement, les gestionnaires sont tributaires du réseau électrique le long de la voirie, pas forcément adapté pour le moment à ce type de superchargeur. Et quand il y a une borne, encore faut-il la trouver, la signalisation faisait régulièrement défaut pour la repérer dans le labyrinthe des parkings.
Les aires équipées sont également là pour les premiers soins et pour appeler un service de dépannage en toute sécurité. En Flandre, il y a quasi systématiquement un parking adapté et réservé aux motos. En Wallonie, ces zones motos commencent à apparaître. Sur les aires autoroutières belges, la vitesse maximale autorisée est soit de 50 km/h, soit de 30 km/h.
Burger vs Boulette : 1-0
La restauration prend de plus en plus souvent le virage du fast-food, sans pour autant remplacer à chaque fois la friterie traditionnelle. La nourriture saine n’est donc pas vraiment au rendez-vous partout. Même si certains points de restauration y sont plus attentifs que d’autres.
Dans les boutiques, il y a facilement moyen de trouver de quoi s’alimenter ou se (ré)hydrater, même - mais c’est par moment plus difficile – en régime végétarien. En effet, l’offre alimentaire est assez variée, tant salée que sucrée, dans le shop. Il y a toujours la possibilité d’acheter des fruits frais. Par contre, il manque souvent les couverts (en libre-service ou en vente) pour manger les salades prêtes ou les plats que l’on peut cuire dans le micro-ondes à disposition. Mais il suffit de le demander à caisse pour en recevoir.
En Belgique, la vente d’alcool reste autorisée sur autoroute. On ne trouvera généralement que de la bière (parfois interdite de vente en soirée). Pour le whisky et la vodka, oubliez les aires autoroutières, la limite du degré d’alcool autorisé est de 6 % (et c’est très bien ainsi).
Pas de souci pour un bon café avant de repartir : il est parfois servi au zinc ou au restaurant en journée, sinon il y a toujours des distributeurs fonctionnant 24h/24 (prévoir de la monnaie car tous n’acceptent pas le paiement par carte).
Choix inégal
Dans le shop, s’il est toujours possible d’acheter un rasoir, des serviettes hygiéniques, des jeux ou livres pour enfants, des fleurs, des préservatifs ou des lunettes de soleil ; trouver des langes, des petits pots pour bébé, des sparadraps, une brosse à cheveux, de la crème solaire ou un parapluie n’est pas toujours possible (ou bien pas facile à trouver). C’est totalement impossible pour un vêtement de rechange (t-shirt neutre pour remplacer une chemise tachée par exemple).
Les piles, le tabac et les briquets se demandent généralement à la caisse. Les magasins des aires de service proposent tous des cartes SIM, iTunes, Spotify, Google Play ou Netflix (entre autres) ainsi qu’une panoplie de câbles USB, supports et chargeurs de smartphone.
Pour la voiture, il y a bien sûr des huiles moteur (types les plus courants), différents liquides (AdBlue, lave-glace, liquide refroidissement, eau déminéralisée), des câbles pour relancer la batterie, des câbles de remorquage (en principe déconseillé sur autoroute), des ampoules, des fusibles, un triangle, des cartes routières… Par contre, point de trousse de secours ni d’essuie-glace ! Du moins, en rayon.
Il n’y a pas non plus de mise en avant de produits d'artisans ou de producteurs locaux et régionaux. Par contre, on peut trouver des pellets ou du bois pour barbecue dans certaines aires.
>>> Les aires de service de Belgique
Jamais gratuit
Et pour les toilettes ? Un accès aux sanitaires doit être assuré 24h sur 24 sur les aires de service avec station-service. En 2021, c’est - à un exception près, l’aire de Couthuin - toujours payant. 0,50 € chez Esso et Shell ; 0,70 € chez Q8, Texaco et Total. À chaque fois, l’appareil remettra un bon de ristourne du même montant pour tout achat en boutique (un bon par article) ou au restaurant.
La propreté a très rarement posé problème. Cependant, certains utilisateurs manquent clairement de savoir-vivre et le personnel d’entretien a bien du courage lors du nettoyage régulier. L’accès à une douche est également généralisé (compter entre 2 € et 3 €).
La table à langer peut être problématique pour les pères de famille, car elle se trouve parfois dans les toilettes dames. Heureusement, c’est l’exception, en général elle est installée dans un espace « famille » ou dans la toilette pour personnes handicapées (clé à demander à la caisse).
Allo ?
Dans le bâtiment du restaurant ou des services divers, il y a souvent un présentoir avec un tas de dépliants d’attractions touristiques où la Wallonie a mis le paquet promotionnel, même au fin fond de la Flandre. De plus en plus d'aires disposent d'un point Bpost ou Mondial Relay pour l'envoi et la réception de colis.
Nous avons aussi eu la surprise de découvrir que certaines aires ont gardé un téléphone (fixe) public. L’appareil est branché pour effectuer un appel avec de la monnaie. Même au temps du GSM, il reste intéressant de pouvoir appeler à l’aide « à l’ancienne ». D’autant que le personnel a le devoir de porter assistance, et donc de permettre d'appeler les secours.
Enfin, dans le coin presse des boutiques, il fut à chaque fois possible d’acheter notre magazine préféré : AutoGids, AutoWereld et/ou Le Moniteur Automobile. Parfois dans les deux langues. On a même trouvé AutoWereld en Wallonie profonde.
Entretien à revoir
À l’extérieur, l’état des bancs et tables n’a pas toujours été suffisant. Le bois des anciennes installations vieillit mal parfois et la pierre demande à être mieux nettoyée. Comme pour les simples aires de repos (sans services), il y a trop rarement de vraies zones ombragées pour un pique-nique convivial ou une sieste réparatrice. Et quand, miracle, il y a une aire de jeux pour les enfants, elle est parfois fermée ou douteuse.
Les poubelles des aires de services sont régulièrement vidées et remplacées. Mais parfois, le couvercle n’est guère ragoutant. Le tri des déchets a fait son apparition sur certaines aires wallonnes.
Le revêtement de la voirie est parfois rendu glissant par les pertes de liquide des véhicules. Sans parler des ornières remplies d’eau souillée sur les aires non rénovées encore ou au revêtement vieillissant. C'est essentiellement sur cet aspect que nous avons constaté de grandes différences entre les aires de services et de repos en Belgique. Il y a des parkings où il n'y a aucun grief particulier à relever et d'autres où la situation mériterait (beaucoup) plus d'attention de la part de leurs gestionnaires.
Symétrie
Hormis quelques exceptions, l’aire de services dans l’autre sens de circulation est quasiment une copie conforme de son vis-à-vis. Comme si l’architecte abusait du pomme-C pomme-V.
Malgré la présence du personnel et de caméras, il reste des zones de parking où persiste un sentiment d’insécurité. Notamment dans les allées au milieu d’une végétation trop luxuriante, où lorsque le trafic automobile et des poids lourds est trop proche des zones dites de détente et de repos. Sans parler de certains dépôts clandestins ainsi que des restes de ceux qui ne veulent pas payer les toilettes pour se soulager.
Bref, malgré des efforts notoires, on peut encore mieux faire pour l’accueil des automobilistes belges, des professionnels de la route et des touristes visitant notre pays en voiture. Mais l’on revient de tellement loin, qu’il serait malhonnête de ne pas louer les efforts faits ces dernières années par les entreprises en concession, la Sofico (Wallonie) et Mobiliteit en Openbare Werken Vlaanderen (Wegen en Verkeer) pour améliorer l’accueil des automobilistes, motards et routiers de passage sur nos autoroutes.
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