Voiture de collection : un investissement en or
En quelques années, les voitures de collection ont acquis un potentiel de bonification qui est devenu supérieur à celui de certaines œuvres d’art, démontrant par là qu’il s’agit de l’investissement le plus rentable actuellement. C’est fou et pourtant…
La Ferrari 250 GTO Berlinetta 1962 de Jo Schlesser adjugée 38 millions de dollars, une 250 SWB California ayant appartenue quelques mois à Alain Delon vendue 14,2 millions d’euros, une Maserati A6G Grand Sport de 1956 acquise à 1,72 million d'euros alors qu'elle était estimée entre 800.000 et 1,2 million d'euros ou encore une Talbot Lago T26 Grand Sport de 1949 signée par le carrossier Saoutchik évaluée à 600.000 euros et partie à 1,45 millions. Les exemples de prix de vente record ne manquent pas dans le secteur de l’automobile de collection.
Nouvel eldorado
Au point qu’aujourd’hui, de nombreux experts estiment qu’il vaut mieux investir dans ce secteur plutôt que dans un tableau de maître. On croit rêver. Et pourtant, les chiffres de ces dernières années ne trompent pas. Car si en 10 ans les collections de timbres ont grimpé de 250 %, les pièces de monnaie de 227 %, les objets d'art de 193 %, le vin de 176 %, les bijoux de 156 % ou encore les montres de 82 %, la valeur des modèles automobiles « classiques » comptant parmi les plus chers au monde ont augmenté en moyenne de 456%. Un record qui nous place bien loin du rendement des investissements habituels.
Des salles de ventes aux anges
Dans cette conjoncture, les maisons de ventes aux enchères se frottent évidemment les mains puisqu’elles aussi tirent d’appréciables bénéfices de ces transactions. Dans l’ordre, c’est BCAuto Enchères qui tient le haut du pavé avec pour 2014 un chiffre d’affaire qui s’est monté à 226 millions d'euros (+23%). VP Auto suit avec 213 millions (+17%), le réputé bureau Sotheby's avec 177 millions d'euros (+13%), Artcurial avec 145 millions d'euros (+6%) tandis que Christie's en affiche 142 millions.
Dans les salons
Dans ce contexte favorable, on remarque par ailleurs que les grandes maisons d’enchères choisissent de plus en plus les grands événements porteurs pour procéder aux adjudications, comme Retromobile ou le Mans Classic qui attirent chaque année de plus en plus d’amateurs. Il n’est ainsi pas rare de trouver une salle de vente improvisée sous un chapiteau comptant jusqu’à 2000 intéressés parmi lesquels toujours 15% d’américains, mais aussi 52% d’Européens. Cela dit, l’auditoire est en réalité bien plus vaste. Comme au dernier salon Rétromobile où le site de vente d’enchère en ligne d’Arcurial comptait pas moins de 250 acheteurs enregistrés et connectés (Artcurial live bid). Car c’est là aussi l’une des évolutions majeure du secteur comme l’expliquait à l’AFP Catherine Chadelat, présidente du Conseil des ventes : « les seules maisons d’enchères qui baissent ne sont pas sur Internet ». Et les chiffres témoignent : l’an dernier, ce sont 633 millions d’euros qui ont été adjugés par internet, soit une hausse de 31% par rapport à 2013.
Les secrets de leur succès
Mais comment expliquer cet engouement soudain pour les voitures de collection ? Et bien tout simplement le fait de la rareté de ces modèles – une rareté d’ailleurs de plus en plus organisée aujourd’hui par les marques prestigieuses –, leur statut fiscal avantageux qui les soustrait du calcul de l’ISF en France par exemple (comme les œuvres d’art) ainsi que la multiplication des millionnaires de par le monde. Et il y a encore des affaires à faire car il faut savoir que la loi chinoise interdit toujours pour d’obscures raisons les collections de voitures anciennes. Mais un jour ça changera… Alors, prêt à troquer votre Picasso pour un bijou à 4 roues ?
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