Essai détaillé / Mercedes CLE 200 Cabriolet: Das Dolce Vita

Parce que la grande époque de l’embarras du choix est révolue dans le marché des cabriolets, seuls quelques gardiens du temple entretiennent encore une certaine vitalité passionnelle dans un monde automobile tombé dans l’élevage intensif de SUV ou dans les incertitudes des moteurs électriques. Si les généralistes ont jeté l’éponge, les marques de luxe se doivent d’y rester. Surtout Mercedes, qui défend avec constance les découvrables quatre places de grande classe. Oui, la douceur de vivre à l’Allemande, ça existe et c’est plutôt agréable. 
À une époque, la marque à l’étoile dénombrait jusqu’à sept cabriolets dans son portefeuille avec les C, E, S, SLC, SL, AMG-Roadster, sans oublier la Smart Fortwo. En 2024, deux survivantes: l’exclusive Mercedes-AMG SL Roadster et la récente CLE. Selon Mercedes, cette dernière serait la contraction parfaite des Classe C et Classe E décapotables. En réalité, pressé par les économies, il s’agissait surtout d’accommoder les restes – surtout les moins chers – qui ensuite, en changeant de nom, en appliquant une politique d’équipement plus stricte et en emballant le tout dans du marketing bien ficelé, seront revendus plus chers. C’est à prendre ou à laisser. Bien heureux qui peut encore en profiter.   

LE CONCEPT
Plus personne n’en doute: la CLE est avant tout une évolution de l’ex-Classe C Coupé/Cabriolet, et n’y voyez aucun mépris, car elle se bonifie de partout. Le concept de cabriolet 4 places digne de ce nom impose un certain encombrement, c’est le changement fondamental par rapport à l’ancienne C: la CLE Cabriolet passe de 4,68 à 4,85 m. Or à l’extérieur comme à intérieur, tout est familier. Une proximité stylistique qui complique la distinction, surtout de profil, et qui plonge déjà la CLE Cabriolet, aussi chic soit-elle, dans un relatif anonymat. 
Pour la reconnaître, il suffit de la fixer de face ou de dos. Les phares avant sont plus liftés et les feux arrière, désormais réunis par un bandeau, rappellent ceux… des nouvelles Smart. En somme, un côté déjà-vu qui n’empêche pas, dans l’absolu, une très grande élégance. Un mot vient à l’esprit: pureté, avec ou sans son toit en place. Le mécanisme de la capote devient entièrement électrique, donc exempt de bruits caractéristiques des assistances hydrauliques. Ce mécanisme et la toile qui le recouvre ont été l’objet de recherches intensives en soufflerie afin de minimiser les nuisances sonores et empêcher la pluie de pénétrer, même à 250 km/h compteur. Vingt secondes suffisent pour la replier ou la tendre, en roulant jusqu’à 60 km/h maximum. 
Mercedes économise sur les carrosseries, mais visiblement pas sur les moteurs. Non seulement des 4-cylindres à essence déclinés en trois puissances (170, 204 et 258 ch), mais aussi un bon vieux Diesel 197 ch et deux variantes 6-cylindres de 381 ch (CLE 450) et 450 ch (E53 AMG, récemment présentée). De cette offre bien fournie, nous avons extrait la version 200 développant 204 ch + 23 ch grâce à un principe d’hybridation légère à alterno-démarreur intégré. Selon les porte-parole de la marque, cette 200 deviendra le best-seller «parce qu’elle apporte tout ce qu’on recherche avec ce type de décapotable à quatre places».