La saga Tesla se poursuit en Allemagne avec une nouvelle épine dans le pied d’Elon Musk qui pourrait retarder de plusieurs mois le lancement de la production dans sa Gigafactory de Gruenheide à proximité de Berlin. Si la délivrance des autorisations d’exploitation devrait bientôt être validée, l’usine du constructeur américain pourrait néanmoins se voir réduite au silence pour plusieurs mois, faute d’approvisionnement en eau. Et si, à force de report, le projet teuton de Tesla se transformait en coup dans l’eau ?
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Fourniture d’eau caduque
Le procès en question n’a aucune influence sur l’octroi des autorisations d’exploitation de l’usine à proprement parler. Il concerne une licence accordée au fournisseur d’eau de l’usine, la société Wasserverband Strausberg-Erkner (WSE). Cette dernière s’est engagée à fournir 1,4 million de mètres cubes d'eau par an pour assurer le bon fonctionnement de la Gigafactory. Or il s’avère que deux associations locales, Gruene Liga et Nabu, estiment que ce volume qui correspond à l’approvisionnement pour 30.000 personnes pourrait priver d’eau potable de nombreux habitants de la région.
L’argumentation des contestataires se base sur les restrictions et appel à diminuer la consommation d’eau émis par les instances politiques régionales et le fait que ces mêmes instances ont validé le contrat de fourniture d’eau à l’usine Tesla par WSE. Un contrat que le fournisseur lui-même estime presqu’impossible à respecter en utilisant uniquement les réserves d’eau locales sans léser la population, comme l’a déclaré Sandra Ponetsky, porte-parole de WSE : « Nous sommes un pays relativement riche en eau. Mais nous avons besoin de l'aide d'autres régions... Quel fournisseur a la capacité de sortir d'un chapeau, par magie, autant d'eau en si peu de temps ? ». Pourtant, le ministère local de l'environnement du Brandebourg soutient qu'il y a suffisamment d'eau pour desservir la région et l'usine Tesla et « ne considère pas que l'eau potable pour les 170 000 personnes de la région est menacée".
WSE a d’ailleurs clairement indiqué qu’il lui serait impossible d’assurer la fourniture d’eau en cas d’expansion future de l'usine sans importer de l'eau d'autres régions. Pire, si Gruene Liga et Nabu obtiennent gain de cause, le contrat avec WSE serait annulé et le constructeur américain devrait reprendre des négociations pour déterminer d’où viendrait l’eau destinée à l’approvisionnement de la Gigafactory. Un processus long, onéreux et, dans le pire des scénarios, sans garantie de trouver un fournisseur à même d’apporter une solution viable.
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Allemagne, terre maudite pour Tesla
À force de reports et autres bâtons dans les roues, Elon Musk finira par détester l’Allemagne. Alors qu’il avait sélectionné le site de Gruenheide pour ses possibilités d’expansion et en avait fait un élément majeur pour le développement de Tesla en Europe, voilà que ces retards successifs le privent d’une capacité de production pouvant monter à 500.000 véhicules par an. Un « manque à gagner » qui le force à importer les véhicules depuis la Chine principalement et à limiter son offre. Une mauvaise affaire pour le leader mondial de la voiture électrique qui se voit battu à plates coutures par Volkswagen en Europe avec seulement 13 % de parts de marché pour 25 % au groupe allemand.
Mais entre une certaine précipitation dans le montage de son projet, une communication trop optimiste et un certain protectionnisme allemand, Elon Musk n’a-t-il pas péché par orgueil dans ce dossier?
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