Industrie et économie / USA : licenciements en vue… malgré Trump

L’année 2017 ne s’annonce pas bonne pour le secteur automobile américain. Elle pourrait même se conclure sur la première baisse des immatriculations de voitures neuves depuis la reprise du marché en 2009. Les chiffres publiés par les grands acteurs du marché américains pour le mois d’avril donnent la tendance. Le marché global a encore reculé de 4,7%. Il s’agit du quatrième mois consécutif de recul des immatriculations depuis le début de l’année. Tous les acteurs majeurs du marché américain sont impactés. Pour avril, General Motors annonce un recul des ventes de 6% ; 7,2% pour Ford, 4,4% pour Toyota (mais 11% pour Lexus) ; 6,6% pour Fiat Chrysler Automobile et 1,5% pour Nissan qui parvient à limiter la casse. Si la chute ne semble a priori pas catastrophique, le manque d’anticipation des constructeurs commence néanmoins à poser problème. Les usines continuant à produire à plein régime, les stocks de voitures neuves ne cessent de progresser. Selon le cabinet d’étude JD Power, les concessionnaires américains doivent aujourd’hui gérer un stock équivalent à 70 jours voire 100 jours de vente. Il faut remonter avant 2009, au moment de la crise, pour retrouver pareil situation.

Rabais agressifs

Pour le moment, les constructeurs parviennent à gérer la situation en offrant de grosses remises sur les véhicules de stock. Pour General Motors, le premier constructeur sur le sol américain, on parle d’un stock total de près d’un million de véhicules sur le sol nord-américain. Selon le cabinet JD Power, la remise moyenne sur une voiture neuve atteint désormais quasiment 3.500 $, soit à nouveau un montant d’avant 2009. Ce montant fluctue néanmoins grandement d’un modèle à l’autre. Car si les pick-up et SUV continuent à se vendre, les berlines sont clairement en perte de vitesse. Ford, par exemple, note une vente en légère hausse de ses SUV (+1,4%) en avril mais voit les ventes de ses berlines chuter de plus de 21 % dans le même temps. Pour limiter la casse, certains modèles bénéficient alors de rabais allant alors jusqu’à 20% du prix catalogue. Cette situation pourrait néanmoins encore s’aggraver dans les prochains mois à cause de la remontée progressive des taux d’intérêts aux États-Unis. Les taux faibles avaient, au contraire, ces dernières années dopé les ventes jusqu’à atteindre un record historique l’année dernière.

Emplois menacés

Réengageant à tour de bras pour suivre la demande de ces dernières années, les usines américaines commencent à nouveau à se trouver en situation de surcapacité. General Motors, passant de 77.000 employés en 2010 à plus de 105.000 l’an dernier, prévoit une réduction de ses effectifs de près de 4000 personnes pour s’adapter à la chute des ventes de ses petites voitures. La situation n’est guère plus réjouissante du côté de Chrysler. Le groupe FCA vient de mettre 6000 personnes en chômage technique. Le numéro 2 américain, Ford, parle quant à lui de 1400 pertes d’emploi dans les prochains mois. Des annonces qui ne plaisent, on s’en doute, pas à Donald Trump qui avait fait de la relance de l’emploi aux Etats-Unis son cheval de bataille. L’industrie automobile représente, en effet, à elle seule près de 5% de l’emploi total aux États-Unis.