Industrie et économie / L’Allemagne ne veut pas du protectionnisme face à la Chine

Certes, la France s’est positionnée en précurseur pour pénaliser les voitures électriques produites en Chine en leur refusant toute prime à l’achat, dans un contexte où l’Union européenne envisage d’imposer des droits de douane majorés aux voitures électriques chinoises suite à son enquête ayant révélé que l’État chinois subventionnait les exportations de ses constructeurs vers l’Europe. Mais tous les pays européens ne partagent pas cette approche puisque l’Allemagne – par l’intermédiaire de son chancelier Olaf Scholz – a indiqué qu’elle n’était pas favorable à de telles mesures. Selon Mr. Scholz : « l’industrie automobile allemande tire profit de ses activités en Chine et sera en mesure de concurrencer les constructeurs automobiles de ce pays asiatique si le commerce reste "équitable et libre".

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Œil pour œil…

Selon Olaf Scholz, la décision de l’UE d’imposer des droits de douane visant les voitures électriques chinoises constituerait une erreur stratégique. Le chancelier allemand a précisé, à l’occasion d’un événement organisé par Opel – une marque du groupe Stellantis – à Rüsselsheim, que « l'isolement et les barrières douanières illégales ne font que rendre tout plus cher et tout le monde plus pauvre », arguant qu’en fermant ses portes aux entreprises étrangères on prenait le risque de voir ces dernières faire de même en retour.

Ne pas ralentir le progrès

Des mesures protectionnistes à l’égard de l’industrie automobile chinoise pour protéger les constructeurs européens qui souffrent d’une demande en baisse pour les VE aurait un double effet négatif. Outre le risque de mesures de représailles de la Chine à l’égard des marques européennes, cela inciterait ces dernières à ralentir le développement de leur technologie électrique et donc à prendre du retard face aux concurrents asiatiques et américains. Une double peine que l’industrie automobile européenne pourrait regretter amèrement.