Selon le rapport du groupe de pression T&E (Transport & Environment), 68 % de la production européenne de batteries prévue pour 2030 (1,8 TWh) risque de ne pas voir le jour. Parmi les exemples les plus connus, on peut citer Tesla qui réduit la production de batteries dans sa Gigafactory allemande pour se concentrer sur les États-Unis, tandis que le consortium britannique Britishvolt s'est heurté à des difficultés de financement et cherche d'urgence un acheteur. Mais il existe d'innombrables autres exemples d'usines de batteries européennes en projet qui risquent de ne pas pouvoir démarrer.
Les États-Unis et la Chine se livrent une concurrence acharnée
T&E tire donc la sonnette d'alarme auprès de l'UE et des fabricants européens. En effet, ce manque d'appétit pour les nouvelles usines européennes de batteries s'explique en grande partie par les conditions beaucoup plus favorables mises en place par les États-Unis, avec leurs subventions liées à la loi sur la réduction de l'inflation (IRA), et par la Chine avec son plan quinquennal. L'industrie demande à l'Europe de proposer également des mesures d'incitation pour garantir la production de batteries.
Projet de loi en préparation
La Commission européenne y tient, puisqu'elle travaillerait déjà sur une proposition législative qui sera présentée le 14 mars. Celle-ci stipulerait que 85 % des batteries de véhicules et d'appareils électroniques vendues dans l'UE doivent également être fabriquées dans l'UE. Cela obligerait les fabricants à mettre le pied en Europe s'ils veulent avoir accès à notre marché.
En outre, cette législation devrait également faciliter l'obtention de permis pour l'installation de nouvelles usines, ce qui constitue régulièrement une source de blocage dans notre région bureaucratique. L'Europe veut également s'assurer que l'extraction des matières premières pour les batteries et leur raffinage se fassent de nouveau plus souvent sur le sol européen. L'UE veut ainsi éviter que la Chine conserve son monopole sur les premières étapes du processus de production et que les usines européennes se contentent d'assembler des produits chinois pour s'y conformer, ce qui ferait grimper les prix.
Restriction vs. incitation
Si cette stratégie a clairement pour objectif de maintenir l'Europe sur la carte de la transition vers la mobilité électrique, l'UE semble toujours s'en tenir à une politique restrictive plutôt qu'à une approche incitative. Ce qui lui a déjà valu de nombreuses critiques de la part des constructeurs, qui préfèrent s'installer là où leur présence est récompensée, comme semblent le faire aujourd'hui les États-Unis. Il reste à voir si nous serons en mesure de suivre le rythme de la Chine et de l’Amérique.
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