Initialement, Britishvolt ambitionnait de construire une usine de production de batteries destinée à l’industrie automobile et qui devait permettre de produire jusqu’à 38 GWh par an, pour un investissement de 3,8 milliards £, soit environ 4,3 milliards €. Las, malgré un soutien du gouvernement britannique, Britishvolt n’était pas parvenue à lever suffisamment de fonds pour mener à bien son projet et avait été contrainte de se placer sous administration judiciaire en janvier 2023. Certaines informations laissaient entendre que deux repreneurs avaient soumis une offre pour le rachat de Britishvolt. Il semblerait que ce soit l’offre de Recharge Industries qui tienne la corde. La société basée en Australie étant déjà active dans le domaine des batteries lithium-ion aux Antipodes.
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Le monde à l’envers
Après Jaguar-Land-Rover sauvé par le groupe indien Tata, voila qu’une autre entreprise jugée essentielle pour l’industrie automobile britannique est sauvée par une « ex-colonie » ! En effet, le gouvernement britannique avait estimé que le projet de gigafactory proposé par Britishvolt constituait un élément clé pour le développement d’une industrie automobile électrique forte au Royaume-Uni. La faillite annoncée de la start-up représentait dès lors un coup dur pour les ambitions britanniques qui ont fixé comme objectif d’interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique dès 2030 !
Bien que le cabinet comptable EY, en charge de l’administration judiciaire de Britishvolt ait concédé avoir reçu de nombreuses offres, il semble donc que ce soit celle de Recharge Industries – division de la société de portefeuille Scale Facilitation basée à New York – qui ait eut le dernier mot. Si l’on ignore les termes et montants repris dans l’offre soumise par Recharge Industries, le rachat devrait être officialisé endéans 7 jours.
Produire ou mourir ?
Pour l’industrie automobile britannique, ce rachat sonne comme une énorme bouffée d’oxygène. Il autorisera la reprise du plan initial de Britishvolt et voir la production débuter en 2024 pour une première phase qui devrait permettre la production de 11GWh/an avant une seconde phase qui passerait à 38 GWh, voire 48 GWh, vers 2028. De son côté, Recharge Industries débutera la production de cellules lithium-ion en Australie dès 2024.
La tendance actuelle liée à l’électrification au pas forcé de l’industrie automobile est de dire qu’il faut pouvoir produire local pour survivre sur un marché qui court après la neutralité carbone. Pour le Royaume-Uni qui devra lutter face à la Chine, certes, mais aussi et surtout face aux États-Unis et à l’Europe qui ont mis – ou vont mettre – en place des mesures protectionnistes liées à la production de véhicules électriques et leurs composants sur leurs territoires respectifs, il est vital de pouvoir disposer de ses propres sites de production de batteries.
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