Industrie et économie / Ferdinand Piëch est décédé

Véritable passionné d’automobile, Ferdinand Piëch faisait partie du sérail Porsche. Fils d'Anton Piëch et de Louise Porsche, et donc petit-fils de Ferdinand Porsche, il est né à Vienne le 17 avril 1937. Ce père de 12 enfants s’est effondré ce dimanche 25 août à Rosenheim (Allemagne). Cet homme puissant et influent a poussé le groupe Volkswagen à son apogée. On lui doit notamment l’impulsion — et même le développement — de quelques joyaux comme la Porsche 917, le moteur W16 de Bugatti ou bien la transmission Quattro.

Compétences

Il a débuté sa carrière comme ingénieur, en 1963, chez Porsche. En 1993, il prend la direction du groupe Volkswagen. Les affaires n’étaient guère florissantes à l’époque. Il lui redonnera de l’éclat, notamment par l’achat de Bentley, Lamborghini et, pour assouvir un rêve personnel, Bugatti. Certes, cela passa notamment par une vague de « départs » parmi les membres du directoire durant les quelques mois qui suivirent sa prise de pouvoir. L’homme était autant craint que respecté. Sans doute mégalomane, Ferdinand Piëch était également un amoureux de l’automobile. Toutefois, il n’a pas su éviter les tensions familiales, et donc au sein du Conseil d’administration. Il ne semble jamais avoir digéré d’avoir été évincé de Porsche par son oncle Ferry qui lui reprochait ses tendances dépensières pour mener à bien ses projets. C’est chez Audi qu’il va acquérir ses lettres de noblesse. Par ses compétences techniques et son don du pilotage, il n’hésite pas à intervenir dans le processus de développement et à tester les prototypes. Il met également en place de nouvelles méthodes de travail.

Dieselgate

Si on lui doit de jolis succès comme le positionnement rapide d’Audi parmi les marques premium, son image va se ternir avec la rivalité financière interne entre VW et Porsche et son combat avec Martin Winterkorn. Il ne se gênera d’ailleurs pas de le critiquer ouvertement suite au Dieselgate. Ferdinand Piëch avait aussi ses marottes, comme celle d’offrir une voiture de prestige à Volkswagen : la Phaeton (qui fut un échec commercial) et son usine en verre. Il avait quitté la direction opérationnelle de Volkswagen en 2002. En 2015, il démissionne de son poste de Président du Comité de surveillance, le 25 avril. Le scandale du Dieselgate éclatera en septembre. En 2017, il s’est totalement désengagé de VW en vendant ses actions. Malgré sa « retraite », il restait évidemment influent.